Foot – Ligue Europa : pour le Slavia, l’improbable devient possible

Sevilla - Slavia, photo: ČTK/AP/Miguel Morenatti

Nettement dominé, souvent contraint de plier mais sans finalement rompre, notamment en deuxième mi-temps, le Slavia Prague est revenu de son déplacement sur la pelouse du FC Séville, jeudi soir en huitième de finale aller de la Ligue Europa, avec un heureux et précieux résultat nul (2-2). Tout reste donc possible avant un match retour qui, devant son public, s’annonce chaud bouillant à Prague jeudi prochain.

Sevilla - Slavia,  photo: ČTK/AP/Miguel Morenatti
Toutes proportions gardées bien entendu, ce Slavia-là, de par son entame de match catastrophique, nous a d’abord fait penser au Paris Saint-Germain jeudi soir. Tout juste le coup d’envoi venait-il d’être donné que les Pragois, suite à une mauvaise relance plein axe de leur capitaine Tomáš Souček, se retrouvaient déjà menés au score. A l’affût, Wissam Ben Yedder ne refusait pas l’offrande et trompait Ondřej Kolár, le gardien tchèque abandonné à son sort, d’un plat du pied d’école.

A 1-0 après seulement 25 secondes de jeu, on pouvait imaginer que la soirée serait particulièrement longue pour les hommes de l’entraîneur Jindřich Trpišovský. Mais comme ils l’avaient déjà démontré au tour précédent à Genk, où ils s’étaient là aussi très vite retrouvés menés après une grossière erreur, les Pragois ont de la ressource. Ils sont ainsi parvenus à égaliser à deux reprises en première mi-temps, même si parfois avec pas mal de réussite, comme l’a reconnu le technicien tchèque :

Jindřich Trpišovský,  photo: ČTK/AP/Miguel Morenatti
« C’est un résultat flatteur, il faut bien le dire. Nous avons commencé le match de la pire des manières. Les dix premières minutes ont été très compliquées pour nous, puis nous avons peu à peu sorti la tête de l’eau. Notre défense a été très sollicitée pendant tout le match, notre gardien a fait un très grand match et puis nous avons eu beaucoup de réussite sur certaines situations. C’est tout cela qui nous permet de ramener ce résultat porteur d’espoirs à la maison. »

Auteur du premier but égalisateur à la 25e minute d’une frappe contrée qui a terminé sa course dans la lucarne de Tomáš Vaclík, le portier international tchèque du FC Séville, Miroslav Stoch a compté parmi les Pragois les plus actifs. Précieux dans la conservation du ballon, l’expérimenté milieu slovaque était toutefois bien conscient au coup de sifflet final que ce résultat nul ne constituait qu’une étape :

Miroslav Stoch  (à droite),  photo: ČTK/AP/Miguel Morenatti
« C’est un résultat qui insuffle beaucoup de confiance à chaque joueur et qui va beaucoup nous servir. Mais il ne faut pas non plus oublier que nous avons aussi souffert aujourd’hui. Séville est une grande équipe, et même si elle n’est peut-être pas au meilleur de sa forme actuellement, elle l’a encore démontré ce soir. Alors, oui, ne pas perdre ici est une bonne chose, mais nous ne sommes qu’à la mi-temps de notre confrontation. Il y aura encore un match retour la semaine prochaine, très difficile, et il faudra que nous soyons au moins aussi bons. »

N’empêche, même quelque peu tiré par les cheveux ce résultat presqu’inespéré, sans pour autant être immérité tant ses joueurs ont fait preuve de solidarité, a le mérite de permettre au Slavia, présent à ce stade de la compétition pour la première fois depuis seize ans, de continuer à rêver à ce qui - ne serait-ce qu’après le tirage au sort - ressemblait à une très improbable qualification pour les quarts de finale. Et qui sait, jeudi prochain, peut-être que son stade d’Eden, annoncé à guichets fermés depuis plusieurs jours déjà, n’aura jamais si bien porté son nom.