Foot : Synot Liga, ça repart pour un tour !
La Synot Liga, ou si vous préférez le championnat de République tchèque, recommencera le week-end prochain. Sacré pour la troisième fois de son histoire au printemps dernier, le Viktoria Plzeň remet son titre en jeu avec de nouveau le Sparta Prague comme principal concurrent. Mais si les deux clubs tiennent le haut du pavé à l’échelle nationale, cela est nettement moins évident en coupes d’Europe, même si Plzeň, surtout, comme le Sparta à une moindre échelle entendent bien se qualifier pour la phase de poules de la Ligue des champions. Et pour cela, les deux derniers champions ont chacun opté pour une voie diamétralement opposée, ou presque.
Indéniablement, c’est le Sparta qui aura la mission la plus compliquée. En tant que vice-champions de République tchèque, les Pragois devront réaliser deux authentiques exploits pour atteindre la phase de poules de la Ligue des champions, et le premier donc contre le CSKA Moscou. Avant le tirage au sort, joueurs et dirigeants du plus titré des clubs tchèques, qui n’était pas tête de série, savaient qu’ils auraient à se mesurer à l’Ajax Amsterdam, au FC Bruges, à l’AS Monaco, au Chakhtar Donetsk ou au vice-champion de Russie. Finalement, c’est de ce dernier que le Sparta a hérité, sans que cela n’émeuve particulièrement son entraîneur Zdeněk Ščasný, bien conscient que son équipe ne partira pas favorite de ce double affrontement, pas même avec le petit avantage de recevoir au match retour :
« Compte tenu des différents adversaires que nous aurions pu affronter, nous savions que nous tomberions de toute façon sur un gros morceau. Le CSKA, nous connaissons déjà un peu pour les avoir joués il y a quelques années en Ligue Europa et nous savons ce qui nous attend. C’est du solide avec une équipe expérimentée et talentueuse qui participe régulièrement à la phase de poules de la Ligue des champions. Personnellement, je n’avais pas de préférence et ce tirage au sort ne m’inspire aucun sentiment particulier. Il faudra bien nous préparer si nous voulons avoir une chance de nous qualifier. C’est la réalité. »Protégé à la différence du Sparta par son statut de champion national, le Viktoria Plzeň a logiquement bénéficié d’un tirage nettement plus favorable et par conséquent d’un adversaire à sa portée, qu’il s’agisse du Maccabi Tel-Aviv, bien mieux connu pour les exploits européens de son équipe de basket, ou des Maltais d’Hibernians. Les deux adversaires potentiels du club de Bohême de l’Ouest sont actuellement opposés au 2e tour préliminaire. Au match aller, jeudi dernier, Hibernians, club d’une ville de moins de 8 000 habitants située dans le sud de Malte, s’est imposé à domicile (2-1). Quel que soit le résultat du match retour en Israël et le nom de l’adversaire qui se dressera sur sa route, Plzeň, dont les deux titres précédents de champion de République tchèque en 2011 et 2013 ont été suivis d’une participation aux groupes de la Ligue des champions, considèrera tout autre résultat qu’une qualification pour les play-offs comme un cuisant échec.
La Synot Liga et la Supercoupe avant la Ligue des champions
Mais avant d’aborder ces premières échéances continentales cruciales dans la dernière semaine de juillet, c’est sur la scène nationale que les clubs tchèques disputeront leur premier match officiel cette saison. La Synot Liga reprend en effet ses droits le week-end prochain. Et comme de tradition ces six dernières années, cette ouverture du vingt-troisième championnat de République tchèque a été précédée de la Superocupe, une opposition entre le champion en titre, le Viktoria Plzeň donc, et le dernier vainqueur de la coupe de République tchèque, le Slovan Liberec. Un match aussi qui a abouti à la victoire sans surprise du grand favori. Devant son public, samedi, Plzeň s’est logiquement imposé (2-1), comme s’en félicitait le milieu de terrain international Daniel Kolář, auteur du deuxième but de son équipe :« A vrai dire, nous avons abordé ce match de Supercoupe avec l’envie de le gagner et pas seulement comme le dernier match de préparation avant la reprise du championnat, comme cela a été parfois le cas. Les saisons précédentes, la situation était un peu différente, nous ne forcions pas forcément, car nous avions un tour préliminaire de coupe d’Europe à disputer dans les jours suivants. Cette année, nous ne jouons notre prochain match que dans une semaine. Cette Supercoupe est donc devenue un vrai objectif. »
C’est sans la plupart de ses recrues, à l’exception du milieu offensif international Jan Kopic titulaire, que le Viktoria a remporté le premier trophée de sa saison. Et avec un peu plus de réalisme et (ou) de réussite, c’est sur un écart bien plus important que Plzeň, qui a déjà fait belle impression, aurait pu et dû s’imposer contre une équipe de Liberec qui n’a plus grand-chose en commun avec celle qui avait conquis le titre de champion en 2012, précisément aux dépens de… Plzeň (cf. : http://www.radio.cz/fr/rubrique/sport/foot-championnat-tcheque-le-slovan-liberec-sacre-champion-au-bout-du-suspense).D’ores et déjà, Plzeň, assurément le club tchèque le plus régulier et le plus stable de ces cinq dernières saisons, semble le mieux armé pour la conquête d’un nouveau titre de champion. Tout en conservant ses nombreux internationaux et ses meilleurs éléments, le Viktoria s’est judicieusement renforcé en engageant quelques-uns des meilleurs joueurs du championnat, comme Jan Kopic en provenance de Jablonec, et en poursuivant sa politique de recruter des espoirs appelés à poursuivre leur progression en Bohême de l’Ouest avant d’intégrer l’équipe première. Une politique citée en exemple par nombre d’observateurs, parmi lesquels Ondřej Trůnečka, responsable de la rubrique sportive des quotidiens nationaux Mladá fronta Dnes et Lidové noviny, que nous avions interrogé en mai dernier peu après le troisième sacre de Plzeň :
« On observe une vision dans ce club. Plzeň n’a pas peur d’investir plusieurs millions de couronnes sur des jeunes joueurs. Ce n’est pas un problème. Plzeň prospecte constamment, ils sont toujours à la recherche de nouveaux joueurs qui puissent se fondre dans leur système en les préparant pour l’avenir. C’est un club qui est vraiment très bien dirigé. »Le Sparta fait le pari des joueurs étrangers
Chez le grand rival du Sparta Prague, où la deuxième place finale la saison dernière a comme toujours été très mal vécue, c’est une autre politique qu’ont choisi de suivre les dirigeants. Estimant que le rapport qualité prix des meilleurs joueurs des autres clubs tchèques ne correspondait pas à la réalité du terrain, le champion 2014 a recruté pas moins de quatre joueurs étrangers, pas chers mais relativement peu connus, pour retrouver sa place tout en haut de la hiérarchie nationale et un rôle sur l’échiquier européen un peu plus digne de son standing. Une expérience pour le moins inhabituelle dans le football tchèque, du moins pour un club comme le Sparta, et dont les supporters, et pas seulement eux, sont curieux de voir les résultats.