C'est donc déjà reparti pour une nouvelle saison, les premiers matchs du championnat de première division de football, la "Gambrinus liga", ont eu lieu ce week-end. Des débuts difficiles pour le tenant du titre, le Banik Ostrava, mais aussi pour le football tchèque en général.
"Après une première mi-temps qui n'a pas été bonne, mais au terme de laquelle nous avons malgré tout mené au score, notre prestation a été honteuse en deuxième période. Nous n'avons pas su réagir après l'égalisation et avons dû nous incliner en fin de match." Le constat de Frantisek Komnacky, l'entraîneur du Banik, est amer. Le champion de la saison 2003/2004 n'a pas réussi son entrée en matière et a dû s'incliner 2-1 à domicile face au FK Teplice, devant un stade à moitié vide. Il est pourtant très rare que le stade d'Ostrava ne fasse pas le plein de spectateurs. En tout cas, on n'a jamais vu une si faible affluence depuis bien longtemps. Pour les responsables du club, la faute est à imputer à la chaîne de télévision privée Nova, qui avait indiqué dès vendredi soir que toutes les places avaient déjà été vendues.
Sparta-Slovacko, photo: CTK
Pourtant, dans la presse sportive et dans l'ensemble des médias tchèques, on sent que ce nouveau championnat démarre dans un climat difficile en raison des affaires de corruption, qui avaient déjà entaché la fin de la saison dernière. Les conséquences néfastes sont importantes, surtout sur l'image du football tchèque en général. En mai dernier, le monde du ballon rond avait été secoué par la plus grave affaire de corruption de ces dernières années. Et aujourd'hui, la crise est profonde. Le club au centre de l'affaire, le FC Synot, a changé son nom en Slovacko et a été maintenu en première division, à la surprise de tous. Le club a été condamné pour corruption d'arbitres à une amende de 500 000 couronnes et pénalisé de 12 points pour la saison 2004/2005. La police a mené des enquêtes dans plusieurs clubs tout au long de l'été. Jeudi dernier, ce sont pas moins de 17 personnes qui ont été mises en examen, dont 16 membres du corps arbitral. L'un de ces arbitres n'est autre que Evzen Amler, sans doute l'un des plus respectés dans le pays, qui a déjà participé à deux coupes du monde. La dernière personne à avoir été mise en examen est le manager du Viktoria Zizkov, l'un des clubs de la capitale. Cinq clubs de l'élite, dont le Sparta Prague, sont actuellement l'objet d'enquêtes policières, et tous ceux mis en examen jeudi dernier sont suspendus jusqu'à nouvel ordre. Des rumeurs ont même circulé sur la pénurie d' "hommes en noir" qui pourraient empêcher le bon déroulement du championnat.
Du coup, une étrange atmosphère règne sur ce début de saison. Les arbitres sont, encore plus qu'à l'accoutumée, la cible de vives critiques. Le match qui opposait le Sparta au nouvellement baptisé FC Slovacko s'est achevé sur un score nul de 1-1, et le quotidien sportif Sport s'est empressé de faire sa Une sur le "coup de boule"à un adversaire de Karel Poborsky, le capitaine du Sparta et le joueur le mieux payé du championnat. Un geste qui, selon le quotidien, aurait dû lui valoir un carton rouge, au lieu du jaune donné par l'arbitre.
Quant à l'autre principal concurrent du Banik Ostrava pour le titre cette année, le Slavia Prague, il s'est lui aussi incliné 1 à 0 devant l'équipe de Zlin.