Frantisek Doskocil, agent de la CIA parmi les cadres du Parti communiste tchécoslovaque
Frantisek Doskocil était un apparatchik du parti communiste pendant les pires années de la « normalisation ». Aujourd'hui, il affirme avoir été un agent des services de renseignement américains durant plus de dix ans.
En 1976, il reçoit ses premières instructions des Américains. A partir de ce moment-là, Frantisek Doskocil leur envoie régulièrement des messages, au moyen de lettres codées, ou via une connexion satellite installée dans une voiture.
Doskocil reste assez évasif sur les divers travaux accomplis pour l'agence américaine de renseignements. Il confie cependant qu'au moment où Gorbatchev s'installe au Kremlin et promet de retirer les troupes de RDA, la CIA tient à savoir ce qu'il se passe réellement sur le terrain. Doskocil - dont l'épouse et le beau-père travaillent pour la police secrète (StB) - est alors chargé de vérifier si la Tchécoslovaquie réduit l'approvisonnement en nourriture des troupes basées en Allemagne de l'est. La StB, informée des agissements de Doskocil, hésite à l'enfermer ou à en faire un agent double. Avant qu'une décision soit prise, la révolution est déjà en cours et le régime vit ses dernières heures.Lorsqu'il se rend aux réunions du Forum civique en 1989, Frantisek Doskocil représente aux yeux de beaucoup l'image de l'apparatchik zélé et on le prend violemment à partie :« Pendez-le, ce communiste, c'est tout ce qu'il mérite ». Il est enfermé dans la prison de Pankrac pendant huit mois avant d'être grâcié par Vaclav Havel.
Aujourd'hui, Frantisek Doskocil publie un livre sur son histoire, en collaboration avec l'historien Pavel Zacek. Pourquoi seulement maintenant ? « J'ai décidé de publier ce livre parce que la vieille garde de la StB et les communistes ont trop de pouvoir, et j'ai passé ma vie à les combattre », répond Doskocil, qui insiste sur le danger que représente le Parti communiste de Bohême et de Moravie pour le pays. L'ancien espion tient également à faire savoir qu'à ce jour il n'a jamais été payé par la CIA, avec qui il aurait pourtant signé un contrat lui promettant 650 dollars par mois, supposés être versés sur un compte en Suisse...