Gouvernement : l’épisode Staněk est terminé mais pas le feuilleton politique de l’été

Antonín Staněk, photo : ČTK / Vít Šimánek

Antonín Staněk ne sera plus ministre de la Culture à partir du 31 juillet. L’annonce a été faite lundi par le porte-parole du président de la République, qui met ainsi fin à une étrange séquence pendant laquelle la coalition gouvernementale a montré quelques signes de faiblesse.

Antonín Staněk,  photo : ČTK / Vít Šimánek
Antonín Staněk avait posé sa démission dès le mois de mai à la demande de la direction de son parti, le Parti social-démocrate (ČSSD), qui souhaitait le remplacer par Michal Šmarda. Cela aurait pu faire l’objet d’un simple mini-remaniement ministériel comme il y en a eu régulièrement ces derniers mois, mais c’était sans compter avec le chef de l’Etat, qui complique la tâche du parti qu’il a dirigé par le passé.

Miloš Zeman avait en effet jusqu’ici refusé la démission du ministre social-démocrate, même après la demande de sa révocation par le Premier ministre Andrej Babiš (ANO). Le chef de l’Etat doit répondre favorablement à une telle demande selon les termes de la Constitution, qui ne précise cependant pas les délais.

Tomáš Petříček,  photo : Michaela Danelová,  ČRo
Affaibli après un résultat calamiteux aux dernières élections européennes, le ČSSD a menacé de quitter la coalition gouvernementale si les ministères qui lui reviennent ne pouvaient être dirigés par les personnes qu’il désigne, comme le prévoit l’accord passé avec ANO.

Le ministre des Affaires étrangères Tomáš Petříček, également vice-président du ČSSD, estime que, même tardive, la révocation du ministre de la Culture est la fin d’un épisode qui doit permettre de clore le feuilleton politique de l’été :

« C’est un pas vers une résolution de la situation actuelle. Nous attendons dans le même temps que le Président nomme le candidat de notre parti à la tête du ministère de la Culture dans les délais les plus courts. »

Michal Šmarda,  photo : Michaela Danelová,  ČRo
Michal Šmarda, maire de Nové Město na Moravě et également vice-président du ČSSD, reste donc pour l’heure le candidat du parti pour devenir le prochain ministre de la Culture. Mais le président de la République a mis en doute ses compétences pour assurer cette fonction et a indiqué vouloir prendre une décision mi-août.

En attendant, le ministère devrait être mis sous la responsabilité d’un des deux adjoints actuellement en poste.

Après la grande manifestation du mois de juin contre le Premier ministre Babiš, ce feuilleton du ministère de la Culture est pour beaucoup de commentateurs, dont Jindřich Šídlo, le signe d’une certaine présidentialisation du régime souhaitée par Miloš Zeman :

Andrej Babiš,  photo : ČTK / Petr Kupec
« Il reste trois ans et demi avant la fin de Miloš Zeman en politique, et un peu plus de deux ans avant les prochaines élections législatives. Si Babiš ne se reprend pas, il ne va être pendant cette période qu’un simple exécutant au service de la majorité présidentielle. Il avait pourtant donné l’impression avant d’avoir davantage d’ambition. »

De retour de Bruxelles où il a rencontré la veille la présidente de la future Commission européenne, Andrej Babiš a présidé ce mardi son dernier conseil des ministres avant les vacances du gouvernement et un peu de répit. Audits européens sur ses conflits d’intérêts, décision sur son inculpation dans l’affaire du Nid de cigognes et perspective de nouvelle(s) manifestation(s) : la rentrée s’annonce déjà tumultueuse à Prague.