Grève des enseignants
Le 1er septembre est le jour de la rentrée scolaire, en République tchèque. Une rentrée pas comme les autres, cette année : une partie des enseignants est en grève.
Tous les ans, le 1er septembre est un peu un jour de fête pour les enfants de six ans : ils vont, pour la première fois, à l'école. Cette année, pour certains, le 1er septembre n'a pas été la première journée de classe. Les syndicats des enseignants en ont décidé autrement : une bonne moitié des écoles primaires et secondaires est en grève. Pourquoi la grève ? D'après Jiri Valenta, vice-président de l'Union syndicale tchéco-morave du personnel enseignant, environ 72 000 employés de 3 000 écoles protestent ainsi contre le projet de réforme des finances publiques. Les enseignants et le personnel des écoles revendiquent, par cette grève d'une journée, le respect de leur droit aux treizième et quatorzième mois, payés à 50 %. Cela vaut une explication, car les enseignants font partie des professions qui verront leurs salaires augmenter le plus, avec l'application d'une nouvelle catégorisation de leur rémunération. Les syndicats affirment : oui, grâce à seize nouvelles catégories de salaires, la rémunération mensuelle augmentera, mais avec la suppression d'un salaire mensuel (50 % de deux salaires, payés à la fin du premier et du second semestre), la rémunération annuelle de certains enseignants diminuera. Les syndicats ont donc appelé à la grève, un mouvement suivi par une bonne moitié des écoles primaires et secondaires tchèques. Si les revendications des enseignants ne sont pas entendues, les syndicats sont prêts à durcir leur position, en appelant à la grève pour plusieurs journées, voire plus. De son côté, la ministre de l'Education, de la Jeunesse et des Sports, Petra Buzkova, a inauguré l'année scolaire par un discours à la radio et par sa présence dans une école primaire de Ceske Budejovice, en Bohême du sud, ville où elle avait été élue député, pour la première fois. La ministre n'a pas abordé le sujet de la grève et s'en est tenue à appeler les écoliers et les étudiants à ne pas considérer l'école comme un mal, mais comme une devise importante, leur ouvrant les perspectives du monde entier. Le président de la République, Vaclav Klaus, a inauguré l'année scolaire dans une école primaire du sixième arrondissement de Prague. Questionné par les journalistes au sujet de la grève des enseignants, le chef de l'Etat a répondu qu'il avait exprimé sa position en ouvrant l'année scolaire 2003/2004 dans une école qui n'est pas en grève. Il a ajouté qu'il ne considérait pas la grève comme une méthode qui pourrait conduire à la solution des problèmes de l'enseignement.