Havel représentant mondial de la lutte pour la démocratie et les droits de l'homme à Cuba

Vaclav Havel

Vaclav Havel est de retour sur la scène publique internationale. Ce jeudi 18 septembre, il a lancé officiellement une campagne mondiale de soutien à la démocratie à Cuba. Dans un manifeste sous lequel ont également apposé leur signature les anciens chefs d'Etat hongrois et polonais Arpad Göncz et Lech Walesa, l'ex-président de la République tchèque estime que « le devoir du monde démocratique est désormais de soutenir les représentants de l'opposition cubaine ».

Après la fin de son mandat présidentiel en février dernier, il avait fallu attendre le mois d'avril pour entendre de nouveau Vaclav Havel s'exprimer publiquement sur un sujet politique. A l'époque, dans une interview accordée à une radio d'opposition au régime de Fidel Castro, la figure la plus célèbre de la dissidence tchécoslovaque sous le régime communiste était sortie de son silence pour condamner les lourdes peines d'emprisonnement qui venaient d'être prononcées, quelques jours plus tôt, à La Havane, à l'encontre de 75 dissidents cubains. En janvier dernier, l'accueil, digne de celui d'un chef d'Etat, qu'il avait réservé à Oswaldo Paya, chef de file de l'opposition cubaine, lors de sa visite à Prague, avait été, pour Havel, une autre manière de montrer à quel point la cause cubaine lui tenait à coeur.

Ce jeudi enfin, suite à une iniciative également propre à Havel, c'est le Comité international pour la démocratie à Cuba qui a vu le jour et s'est mis au travail. Selon le manifeste intitulé, en français dans le texte, « Cuba libre ! », le sens de ce Comité, dont le siège se trouve à Prague, est de « rassembler des personnalités habitées par les mêmes intentions qui veulent faire prévaloir la défense des droits de l'homme à Cuba ». Selon le quotidien tchèque Mlada fronta Dnes, qui a publié le manifeste dans son édition de ce 18 septembre, l'ex-ministre des Affaires étangères des Etats-Unis, Madeleine Albright, les anciens dissidents soviétique et polonais Jelena Bonerova et Adam Michnik, ou encore l'ex-premier ministre bulgare Philip Dimitrov, devraient être quelques-uns des membres du Comité. D'autres personnalités d'Europe et d'Amérique latine sont appelées à compléter cette liste dans un proche avenir.

Le manifeste « Cuba libre ! », co-signé par Vaclav Havel, le Hongrois Arpad Göncz et le Polonais Lech Walesa, tous anciens dissidents, est appelé à être publié dans pas moins de quinze quotidiens du monde entier, dont le journal français Le Monde. Du texte, il ressort que la mission première du Comité sera de procurer un soutien, tant financier et matériel que symbolique, aux dissidents et à leurs familles et ce pour que, comme le rappellent Havel, Göncz et Walesa, « l'opposition cubaine sente le même soutien en provenance de l'étranger qu'ont pu sentir les représentants de la dissidence à l'époque récente de l'Europe divisée ».