Prague accueille un dissident cubain

Rolando Jiménez Posada, photo: CTK

La République tchèque est devenue le deuxième pays de l'Union européenne après l'Espagne à accorder l'asile à un dissident cubain. Rolando Jiménez Posada est arrivé à Prague mardi.

Rolando Jiménez Posada,  photo: CTK
Rolando Jiménez Posada fait partie d'un groupe de prisonniers politiques récemment libérés par le régime cubain à la condition qu'ils quittent l'île communiste. Avocat de profession, il avait été arrêté en 2003 avant d'écoper trois ans plus tard de 12 ans de prison pour subversion. Des années de réclusion particulièrement difficiles, qu’il a évoquées lors de son arrivée à Prague :

« Nous n’avons commis aucun crime, et la seule chose pour laquelle nous nous sommes battus étaient nos droits. En prison nous avons été traités de manière très brutale, j’ai passé six ans en isolement, beaucoup ont été battus et détenus dans les mêmes conditions. Donc pour nous, le geste des autorités cubaines n’est pas un geste humanitaire, c’est plutôt la justice qui a enfin été rendue. »

Rolando Jiménez Posada avec sa famille,  photo: CTK
La République tchèque est l’un des pays de l’UE les plus actifs dans la lutte contre les abus du régime castriste. Rolando Jiménez Posada y est arrivé avec son épouse, son frère, son fils et une nièce :

« En juillet, mon épouse m’a parlé des démarches faites auprès de l’ambassade tchèque à La Havane et m’a annoncé que le gouvernement tchèque était prêt à nous accueillir si nous étions autorisés à partir. Dans notre famille, nous souffrons de troubles respiratoires. En prison, j’avais déjà reçu des médicaments fournis par l’intermédiaire de l’ambassade tchèque, je savais qu’ils nous aidaient. Je suis reconnaissant envers le gouvernement tchèque pour l’aide qu’il apporte, non seulement à moi mais aussi au peuple cubain. »

Radek John et Rolando Jiménez Posada,  photo: CTK
Radek John, le ministre tchèque de l’Intérieur, a annoncé qu’un appartement avait été mis à la disposition de la famille en attendant que leur soit accordé l’asile :

« J’ai juré à nos invités que la nation tchèque, qui se souvient du totalitarisme et de l’importance de la solidarité de pays étrangers avec ceux qui luttent, sera un bon hôte. Je m’attends à ce que l’accueil des prisonniers politiques cubains soit chaleureux. Je me suis excusé pour le froid, ça le gouvernement ne peut rien faire contre, et eux m’ont dit que l’important c’était les relations humaines. »

La République tchèque s'est dite prête à accueillir 10 prisonniers politiques cubains.