Hockey – Mondial : pour les Tchèques, vainqueurs de valeureux Français, tout roule à Paris

Tchéquie-France, photo: ČTK

L’équipe de République tchèque de hockey sur glace a achevé sa première semaine au championnat du monde par une victoire contre la France (5-2), dimanche, au Palais omnisports de Paris-Bercy. Ce nouveau succès, le cinquième consécutif en six matchs après une lourde défaite contre le Canada en ouverture du tournoi, qualifie pratiquement la Reprezentace pour les quarts de finale de la compétition.

Tchéquie-France,  photo: ČTK
L’équipe de France, qui savait qu’elle aurait très certainement besoin de deux victoires lors de ses deux derniers matchs de groupe pour espérer se qualifier pour les quarts de finale d’un Mondial pour la troisième fois de son histoire, n’y est donc pas parvenue. Pour la huitième fois en autant de confrontations, les Bleus se sont logiquement inclinés contre la République tchèque. Conjuguée à la victoire de la Finlande contre la Suisse (3-2, en prolongation) un peu plus tard dans la soirée, cette défaite, la troisième du tournoi, écarte pour de bon les Français de la course à la qualification. Une déception compréhensible pour une équipe qui évolue devant son public, même si sur le match de dimanche, disputé devant plus de 13 000 spectateurs, les Roussel, Da Costa, auteurs des deux buts français, et leurs coéquipiers n’ont pas grand-chose à se reprocher, comme l’admettait leur entraîneur Dave Henderson :

« Nous avons eu des occasions, mais ça n’a pas voulu rentrer. Je peux vous citer au moins trois ou quatre situations de jeu où nous avons manqué d'un peu de réussite. Il faut dire aussi que le gardien tchèque a réalisé quelques arrêts de grande classe à des moments-clefs quand notre adversaire était sous pression. Cela a fait basculer le match de leur côté. Ce match contre les Tchèques a été pour nous un peu à l’image du précédent contre la Biélorussie, où nous avions les choses en mains jusqu’à ce que nous encaissions un but bête qui remette notre adversaire en selle. La différence est que, cette fois, nous n’avons pas été capables de retourner la situation en notre faveur. Il faut admettre que les Tchèques sont autrement plus réalistes. Ils marquent aussi deux buts un peu chanceux, mais cela fait partie du hockey. »

Michal Řepík,  photo: ČTK
Bien que favoris sur le papier, les Tchèques avaient pris très au sérieux leur adversaire du jour, bien conscients que la France n’est plus le faire-valoir qu’elle était il y a quelques années encore de cela. Et si les Bleus ont évolué un peu plus de neuf des soixante minutes du match en supériorité numérique, se retrouvant même à deux reprises en situation de cinq joueurs contre trois sur la glace, ce n’est pas un hasard selon l’attaquant Michal Řepík, auteur de deux des cinq buts tchèques :

« Les Français ont fait l’entame de match que nous attendions d’eux. Ils ont su nous poser des problèmes en mettant beaucoup d’intensité et en s’efforçant de nous empêcher de sortir de notre zone défensive. L’ouverture du score nous a fait beaucoup de bien, comme les deux buts inscrits après leur égalisation dans le deuxième tiers-temps. Nous avons aussi facilité la tâche des Français en étant souvent pénalisés, ce qui leur a permis de nous mettre sous pression. C’est dommage parce que quand nous avons joué à cinq contre cinq, nous n’avons pas été mis souvent en danger. »

Tchéquie-France,  photo: ČTK
D’une seule voix, les Tchèques, renforcés par la présence de sept joueurs ayant évolué en NHL cette saison, ont souligné la qualité de la prestation française. Et même si une improbable défaite serait très mal passée auprès du public, tous ont reconnu que cette cinquième victoire synonyme de qualification pour les play-offs du Mondial a compté parmi les plus compliquées à décrocher. Très sollicité tout au long du match, le défenseur Radko Gudas pouvait témoigner de la difficulté de la tâche, contrairement à ce que pourraient laisser penser les trois buts d’écart au tableau d’affichage :

« C’est un tournoi où tout le monde peut battre tout le monde, comme le montrent les résultats de notre groupe. La France est très bien organisée et pratique un jeu très physique. Heureusement nous avons su marquer quand il le fallait, ce qui nous a permis de garder les Français à distance au score. Et puis derrière, Pavel a été fantastique dans le but et a grandement contribué à notre victoire. »

Paradoxalement, le meilleur joueur tchèque de la rencontre aura été… un Français. Ou plus précisément « le Français ». Auteur de vingt-deux arrêts et décisif notamment dans le premier tiers-temps, le gardien Pavel Francouz - dont le patronyme signifie « français » - a été le grand artisan du succès des siens à Bercy :

Pavel Francouz,  photo: ČTK
« Si nous avions encaissé dans les premières minutes, les Français auraient été galvanisés et le match aurait pu prendre une autre tournure. Nous avons eu un peu de réussite, nous nous sommes accrochés et avons marqué sur notre premier jeu de supériorité, ce qui nous a fait beaucoup de bien. Cela n’enlève rien au mérite de notre adversaire. Dans un jour moins heureux, j’aurais très bien pu encaisser davantage de buts, car je n’avais encore jamais été autant sollicité depuis le début du Mondial. »

Le plus gros du travail attend toutefois encore la Reprezentace, dont l’objectif est de revenir de ce championnat du monde en fin de semaine prochaine avec une médaille autour du cou. Les Tchèques disputeront leur dernier match du premier tour contre la Suisse mardi après-midi, et une nouvelle victoire, qui leur garantirait de terminer à la deuxième place de leur groupe, leur permettrait de disputer leur quart de finale à Paris, une ville où, comme leurs nombreux supporters, ils se plaisent plutôt bien jusqu’à présent.