Hockey – Mondial : les Tchèques toujours sans médaille
Il faudra encore attendre pour la République tchèque ramène une médaille d’un championnat du monde de hockey sur glace. Battue par le Canada en demi-finales samedi, puis par la Russie dans le match pour la troisième place dimanche, la Reprezentace est rentrée bredouille d’un Mondial en Slovaquie finalement remporté par la Finlande. Cela fait désormais sept ans qu’elle n’a plus terminé une grande compétition sur le podium. Une éternité dans l’histoire du hockey tchèque.
Tout était prêt pour que la fête soit belle. Des milliers de personnes s’étaient rassemblées devant les grands écrans installés sur la place de la Vieille-Ville à Prague samedi soir comme dimanche pour suivre la demi-finale contre le Canada puis la « petite finale » contre la Russie. Deux matchs que les Tchèques ont toutefois perdu, le premier logiquement contre le Canada (1-5), le second plus cruellement contre le grand rival russe (2-3 après tirs au but). Ils restent ainsi toujours sans médaille, la dernière, de bronze, remontant à 2012.
Malgré ce nouvel échec dans la quête d’une breloque, la Reprezentace, qui a quasiment évolué à domicile durant toute la durée du tournoi tant ses supporters ont été nombreux à Bratislava, a laissé une excellente impression d’ensemble, comme le soulignait son entraîneur Miloš Říha :
« Je pense que nous avons fait un très bon championnat du monde. Nous avons bien joué dans la tradition du hockey tchèque. Nous avons aussi joué avec beaucoup de cœur. Les joueurs ont abordé la petite finale comme si c’était la grande finale avec la volonté de décrocher cette médaille que les supporters attendent depuis tant d’années. Il n’a manqué qu’une chose : un peu plus de réussite. »Valeureux capitaine d’une équipe qui a souvent séduit par la qualité de son jeu offensif et joueur parmi les plus productifs de ce Mondial (4 buts et 12 assistances en 10 matchs), l’ailier Jakub Voráček était particulièrement marqué à la sortie de la défaite contre la Russie :
« C’est certainement la plus grande déception de ma carrière. Toucher la médaille du doigt et repartir les mains vides, c’est dur… Je pense que nous avons fait contre la Russie notre meilleur match au Mondial. Nous avons eu énormément d’occasions de marquer, mais nous sommes tombés sur un gardien qui était dans un grand jour. En prolongation, nous aurions bouffé la glace pour marquer le but vainqueur. Mais on n’a pas marqué et on a perdu aux tirs au but. »Contre la Russie, les Tchèques, qui ont multiplié les situations dangereuses devant la cage de leur adversaire, ont surtout échoué contre un gardien en état de grâce. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Andreï Vassilevski, qui évolue en NHL sous le maillot du Lightning de Tampa Bay, a été élu meilleur gardien du tournoi. Dans la série de tirs au but, le gardien russe a mis en échec les quatre joueurs tchèques qui se sont présentés face à lui. Auteur du premier but de son équipe durant le temps réglementaire, l’attaquant Michal Řepík reconnaissait avoir le sentiment de s’être heurté à un mur :
« Nous avons eu énormément d’occasions de marquer, notamment en prolongation. Mais soit leur gardien a tout arrêté, soit c’est passé juste à côté. Après, les tirs au but, c’est toujours plus ou moins une loterie. C’est dommage, nous avons bien joué et même peut-être été meilleurs que les Russes aujourd’hui. La déception est d’autant plus grande. On voulait vraiment cette médaille, mais c’est malheureusement encore raté. »Le Canada encore trop fort
Des regrets, les Tchèques en ont aussi exprimé au terme de la demi-finale contre le Canada. Menés de trois buts dès l’entame du deuxième tiers-temps, ils n’ont jamais été en mesure de recoller au tableau d’affichage. Le coach Miloš Říha a reconnu la supériorité canadienne :
« Déçus, oui, mais c’est un match que nous avons perdu parce que les Canadiens ont été plus efficaces que nous dans plusieurs compartiments du jeu. Ils ont bien patiné, ont été agressifs devant notre cage et ont su profiter de nos erreurs. Inversement, nous n’avons pas concrétisé nos occasions, alors que nous aurions eu besoin de recoller au score. Nous avons mal négocié aussi les quelques supériorités numériques, à ce niveau-là, ça fait toute la différence. »A l’heure du bilan, c’est donc partagés entre le sentiment d’avoir produit un niveau de jeu qui leur a permis d’accéder au dernier carré et de défendre crânement leurs chances contre deux des meilleures nations, et celui d’avoir laissé passer une occasion de décrocher une médaille qui ne représentera peut-être pas de sitôt, que les Tchèques sont repartis de ce Mondial. Mais aussi avec l’idée que les perspectives d’avenir, malgré les résultats décevants de ces dernières années, ne sont peut-être pas si sombres.