Hockey sur glace : le Sparta Prague champion et héros d'un conte de fées
A l'issue d'un derby électrique et d'une passionnante et indécise série de six matches entre les deux clubs pragois du Sparta et du Slavia, le Sparta a été sacré, vendredi, champion de République tchèque. Pour la première fois dans l'histoire de la ligue, la finale mettait aux prises les deux équipes de la capitale.
Au-delà de ce succès, cette finale fut une véritable fête du hockey qui a tenu en haleine les Pragois pendant près de deux semaines. Pas moins de 14 500 spectateurs de moyenne ont assisté aux six matches de la série. Le record d'affluence pour un match du championnat tchèque a même été battu lors de la cinquième manche disputée dans l'ultra-moderne Sazka Arena, le stade du Slavia, avec plus de 16 000 billets vendus. Des chiffres qui traduisent, si besoin en était, toute la passion du peuple tchèque pour le palet et la crosse.
Le héros de la finale, mais aussi de l'ensemble des play-offs, a été le gardien de but du Sparta, Petr Briza. Celui qui garda la cage de la Tchécoslovaquie lors des Jeux olympiques d'Albertville en 1992 est définitivement entré dans la légende du Sparta, prouvant par la même occasion une nouvelle fois qu'en hockey, avoir un bon gardien représente au moins la moitié du succès. Mais après avoir mis en échec les attaquants du Slavia et remporté le quatrième titre de champion de République tchèque sous les couleurs du Sparta, Petr Briza a décidé de mettre un terme à sa longue et prolifique carrière de la plus belle des manières. Vendredi soir, à l'issue de la remise du trophée, dans les vestiaires enfumés, le jeune retraité savourait les derniers instants vécus sur la glace :
« La dernière minute et demi du match a été magnifique. Bien entendu, je savais qu'avec deux buts d'avance, tout pouvait encore arriver, car il suffit parfois de très peu de choses, d'un détail, pour que le cours d'un match change complètement. En plus, le Slavia nous a maintenus sous pression pendant tout le troisième tiers-temps. Je me suis donc efforcé de rester concentré sur le palet et le jeu. Mais après le troisième but (inscrit à une minute du retentissement de la sirène), il était certain que nous ne pouvions plus perdre. Alors là, oui, vous profitez de l'instant présent. J'ai levé la tête jusqu'en haut des tribunes pour voir les 14 000 spectateurs debout, chanter et applaudir. Et puis, vous cherchez le regard de vos partenaires, car c'est un sport collectif et partager la victoire est ce qu'il y a de plus fort. Il ne faut pas l'oublier. Oui, j'ai essayé de profiter au maximum de ces moments intenses de plaisir. »
« Cela a été une minute et demi d'euphorie. C'est beau, mais c'est difficile d'expliquer ce que vous ressentez. C'est un moment de bonheur sportif. C'est la récompense d'une année de travail, car vous commencez la saison dès le mois de mai avec la préparation physique. Ensuite, vous avez des dizaines de matches d'entraînement pendant l'été, puis la saison régulière est très longue avec 52 matches et toutes les équipes se battent pour accéder aux play-offs. Lorsque nous étions presque avant-derniers au mois d'octobre - novembre et que seules 2000 personnes venaient encore nous voir à domicile, nous étions loin de penser au titre, nous avions d'autres soucis en tête. Mais c'est vrai que la saison du Sparta ressemble un peu à un conte de fées dont la morale est qu'il ne faut jamais abandonner et toujours se battre. »L'Extraliga terminée, place désormais aux championnats du monde de hockey sur glace qui débuteront prochainement en Lettonie et où la République tchèque, qui défendra son titre conquis en Autriche l'année dernière, figurera comme de tradition parmi les principaux favoris.