Inauguré par les musiciens de Bamberg, le Printemps de Prague accueillera l’Orchestre national du Capitole de Toulouse

Photo: ČTK/Michal Krumphanzl

Une cinquantaine de concerts figurent au programme de la 74e édition du festival international de musique Le Printemps de Prague, qui a été solennellement inauguré dimanche soir. Comme le veut la tradition, c’est le célèbre cycle de poèmes symphoniques Ma Patrie du compositeur tchèque Bedřich Smetana qui a été présenté en ouverture du festival.

Photo: ČTK/Michal Krumphanzl
Pour beaucoup, les deux concerts d’ouverture (le second a lieu ce lundi à la Maison municipale de Prague) ont une symbolique importante : Ma Patrie, ce cycle qui contient la Vltava, une des compositions tchèques les plus connues dans le monde, est interprété cette année par l’Orchestre symphonique de Bamberg. Cet ensemble a été formé en 1946 par les anciens membres de l’Orchestre philharmonique allemand de Prague, suite à l’expulsion des Allemands des Sudètes de Tchécoslovaquie.

Pour le directeur du festival, Roman Bělor, les deux concerts sont même une « nouvelle preuve de réconciliation tchéco-allemande », d’autant plus que l’orchestre allemand est dirigé par son chef tchèque Jakub Hrůša. Musicien brillant qui avait fait ses débuts, entre autres, avec l’Orchestre Philharmonique de Radio France, Jakub Hrůša, 37 ans, a expliqué dans un entretien pour la Télévision tchèque :

« Les musiciens de Orchestre symphonique de Bamberg sont très attachés à la République tchèque, à Prague et à la musique tchèque. Ensemble, nous avons joué Ma patrie maintes fois, nous l’avons également enregistrée, donc c’est une composition que nous connaissons bien. Mais il n’y a jamais de routine dans notre interprétation, car nous ne jouons Ma Patrie que lors d’événements exceptionnels. Cet orchestre ajoute quelque chose de plus à l’interprétation de cette œuvre musicale, quelque chose que je n’ai trouvé chez aucun autre ensemble. Je dirais que c’est un mélange d’émotion et de la précision allemande, d’une sorte de dignité aussi. »

Le Printemps de Prague accueille, jusqu’au 4 juin prochain, des orchestres et solistes de notoriété mondiale, dont l’Orchestre de l’Académie nationale Sainte-Cécile avec son chef Antonio Pappano, ou encore les violonistes Lisa Bathiashvili et Isabelle Faust qui, quant à elle, interprètera, le temps d’un seul concert, l’ensemble des sonates de Johann Sebastian Bach. La France sera représentée à Prague par l’Ensemble Intercontemporain, Les Arts Florissants, mais surtout par l’Orchestre national du Capitole de Toulouse, comme nous le raconte le directeur du festival, Roman Bělor :

Orchestre symphonique de Bamberg,  photo: ČTK/Michal Krumphanzl
« Je suis content de pouvoir accueillir à Prague, pour le concert de clôture du festival, l’orchestre de Toulouse, rendu célèbre par son ancien directeur musical Michel Plasson. Avec lui, l’orchestre a enregistré pas moins de 80 excellents albums. Nous l’entendrons sous la baguette de son chef actuel, le Russe Tugan Sokhiev. Sous sa direction, cet orchestre français continue à s’épanouir dans le contexte international. »

A noter que lors du concert de clôture du Printemps de Prague, prévu pour le 4 juin et qui s’annonce déjà complet, l’Orchestre national du Capitole de Toulouse et le soliste Renaud Capuçon vont notamment interpréter le Concerto pour violon et orchestre en la mineur d’Antonín Dvořák. Avant cela, le 3 juin prochain, l’orchestre symphonique de la ville de Toulouse accompagnera le flûtiste franco-suisse Emmanuel Pahud pour un autre concert exceptionnel qui mettra à l’honneur la musique de Borodin, d’Ibert et de Tchaïkovski.

Ceux qui voudraient savourer l’ambiance du concert d’ouverture du Printemps de Prague, peuvent visionner l’enregistrement qui est disponible jusqu’au 12 juin prochain sur le site de la Télévision tchèque.

www.ct24.ceskatelevize.cz/kultura/2812829-prazske-jaro-otevrel-koncert-bamberskych-symfoniku-akt-usmireni-mini-reditel