Indemnisation des déportés du travail
Le Bundestag allemand a adopté, jeudi dernier, la loi sur le dédommagement des déportés du travail. Vendredi, la loi sur le Fonds de réconciliation permettant d'indemniser les déportés du travail sur le territoire autrichien, a été adoptée par le Parlement autrichien. Le ministère tchèque des Affaires étrangères s'en félicite. L'Allemagne indemnisera les déportés du travail dans des camps de concentration et dans des prisons par une somme de 15 000 marks, et par 5 000 marks les autres victimes. L'indemnisation versée par l'Autriche sera à peu près pareille.
Or, selon l'hebdomadaire autrichien, Profil, des voix critiquant la réconciliation se multiplient dans le pays. Le magazine informe du projet des Libéraux d'organiser un référendum sur l'indemnisation. La réaction du ministère tchèque des Affaires étrangères est univoque: le gouvernement autrichien est le seul partenaire de la République tchèque, et la décision du parlement autrichien la seule décisive et valable...
De son côté, le porte-parole du Rassemblement sudéto-allemand, Johann Böhm, attire l'attention sur le fait que parmi les personnes qui doivent être indemnisées, il y a Frantisek Foukal, un Tchèque qui, selon Böhm, était commandant du camp de Mirosov, où les autorités tchèques concentraient les Allemands des Sudètes avant leur expatriation. Selon le journal Sudetendeutsche Zeitung, plus de 200 Allemands des Sudètes avaient trouvé la mort dans ce camp, après la guerre. Le camp de Mirosov a réellement existé. L'historien tchèque Tomas Stanek écrit, dans son livre "les Camps dans les pays tchèques, 1945-1948", que de 500 à 600 personnes ont passé par ce camp et que plus de deux centaines d'entre elles y ont trouvé la mort. Le journal Lidove noviny, qui en informe et qui a enquêté sur l'existence de Frantisek Foukal, a révélé qu'un homme de ce nom a vécu près de la ville de Kromeriz, en Moravie, mais qu'il est mort... Affaire à suivre.