Iva Bittová chante pour l’association de Chantal Poullain
Chantal Poullain est une comédienne d’origine française, bien connue des Tchèques puisqu’elle vit dans le pays depuis les années 1970. A côté de ses activités au cinéma et au théâtre, elle a fondé une association. Pour récolter des fonds, elle organise un concert le 25 août. L'occasion de revenir sur les activités de son association dans le milieu hospitalier.
« C’est Iva Bittová qui va chanter. Iva Bittová, qui habite maintenant aux Etats-Unis. Elle est actuellement en tournée en Europe. On lui a proposé de faire un concert pour la fondation Archa Chantal qui existe ici depuis 16 ans maintenant. On se connaît depuis très longtemps avec Iva. C’est au Musée tchèque de la musique que ça va se dérouler, dans Karmelitská, à Malá Strana. Tout l’argent va à la fondation pour un projet qui a déjà débuté : c’est pour le pavillon des enfants à l’hôpital de Vinohrady. »
Quand la fondation est née, quel était votre volonté ? Vous travaillez avec les hôpitaux...
« Je suis arrivée en Tchécoslovaquie à l’époque noire du communisme. Je ne pouvais pas faire grand-chose. Après la révolution de velours je me suis dit : maintenant je peux réaliser quelque chose. Je voulais faire quelque chose mais sans savoir comment le concrétiser. Je voulais aider personnellement. Ce sont des amis à moi qui m’ont dit : mais pourquoi tu ne crées pas une fondation comme tu es connue ici. Normalement, moi, avoir des bureaux, ce n’est pas trop mon truc, je suis une artiste. Mais j’ai fini par le faire, j’ai ouvert la fondation. C’est mon fils qui a l’époque m’a dit : ‘pourquoi c’est si triste les hôpitaux ? Les enfants pleurent... Où sont les jouets ?’ Ça a fait un déclic : je me suis dit qu’on allait travailler sur le psychisme de l’enfant. C’est comme une chaîne : vous aidez les enfants, donc vous aidez les parents. Les hôpitaux tchèques étaient à l’époque d’une tristesse ! Et encore maintenant... Il y a beaucoup de choses à faire. Je ne dis d’ailleurs pas que c’est uniquement en République tchèque. Tout cela aide le travail des médecins car l’enfant est alors beaucoup plus positif. »
Il y a des entreprises qui peuvent vous aider, mais aussi des particuliers. Quand on discute ici avec certaines ONG, les gens ont tendance à dire que les Tchèques donnent de façon très ponctuelle. Par exemple, quand il y a eu le tsunami, ils ont été très généreux, mais ils ne donnent pas de manière continue. Est-ce quelque chose que vous ressentez ?
« Tout à fait. Il y a cet esprit : quand il y a une tragédie, ils réagissent très fort. Et c’est somme toute assez normal. Après on oublie. On oublie qu’il y a des problèmes, que tous les jours il y a des enfants qui rentrent à l’hôpital, qui souffrent. Comme les adultes aussi. Tout le monde hospitalier est problématique. Mais il faut se battre. Je me bats tous les jours. On m’a souvent demandé pourquoi les hôpitaux, car les hôpitaux c’est l’Etat. D’accord, c’est l’Etat. Mais le ministère de la Santé a d’autres problèmes à régler que de s’occuper du monde de l’enfant. C’est un peu le dernier wagon. Par contre, pour les médecins, les enfants et les parents, ce n’est pas le dernier wagon. C’est le but de la fondation : aider les enfants à vivre ce moment difficile dans leur monde de couleurs. »