Jacques Tati et le burlesque français à l’honneur à Uherské Hradistě
La 36e école d’été du film d’Uherské Hradistě a commencé ce vendredi 23 juillet. Au programme cette année, pour ce rendez-vous des cinéphiles baroudeurs, une rétrospective Fassbinder et sur le « film noir », un hommage au cinéma burlesque français, représenté notamment par Jacques Tati, un panorama de la création cinématographique latino-américaine. Et comme chaque année, c’est un pays qui est mis à l’honneur, comme le rappelle David Čeněk, un des organisateurs:
En Europe aussi de manière générale...
« Oui. C’est pourquoi on veut le faire découvrir au public de notre festival. »
Parmi les autres focus de cette année, celui consacré au réalisateur Jacques Tati. Pourquoi avez-vous voulu faire une rétrospective Tati et quels sont les films que vous allez y présenter ?« L’idée c’était de présenter l’évolution du cinéma burlesque en France. On va présenter une petite sélection représentative des films de Max Linder parce qu’il a fait beaucoup de films. Ensuite on a choisi Jacques Tati bien évidemment, et aussi Pierre Etaix, même si la rétrospective n’est pas encore confirmée... »
D’autant que c’était très compliqué avec les films de Pierre Etaix récemment, dont les films ne ressortent qu’aujourd’hui en France...
« C’est cela. En fait ils ont été restaurés, les copies sont prêtes, les droits sont débloqués, il a gagné son procès, mais nous négocions avec son distributeur. Donc Pierre Etaix, parce qu’il a travaillé avec Jacques Tati. Et puis on dit qu’il est un peu le successeur de Max Linder. Sinon, les films de Jacques Tati existent en copies neuves, restaurées, en version complète. On va présenter tous les films auxquels Tati a participé en tant que réalisateur ou acteur. Il y aura donc ses films avec le personnage de M. Hulot. On présente Jour de fête, ses courts-métrages. Et aussi un film inédit : Forza Bastia, un documentaire réalisé au moment du championnat d’Europe de football, en 1978, quand la Corse a été sélectionnée. Il a tourné en Corse, mais il n’a jamais pu terminer le montage, c’est sa fille qui l’a fait. Le film n’est jamais sorti en salles. On va présenter L’illusioniste de Sylvain Chomet, tourné d’après un des scénarios jamais réalisés de Tati, et aussi des curiosités comme Gai dimanche, qui est un court-métrage qui met en scène le clown Rhum, fait avant la seconde guerre. Ou bien encore Mon oncle, mais dans sa version américaine... »Pour revenir sur L’illusioniste, de Sylvain Chomet, réalisateur entre autres des Triplettes de Belleville. Je crois savoir que Tati à l’époque avait voulu situer une partie du scénario à Prague, mais que Sylvain Chomet a choisi de le situer à Edimbourgh...
« Oui, j’ai lu ça aussi, mais je n’ai pas le détail. »
Peut-on parler d’une autre section encore du festival ?« Il y a aussi une grande section, dont je suis chargé, c’est le nouveau cinéma latino-américain. L’idée c’est de présenter l’apogée de ce ce cinéma de ces quinze dernières années. On va surtout présenter des films mexicains, c’est-à-dire les grands classiques Amores perros d’Iniaritu, Chronos de Guillermo del Toro.
Côté argentin, on va présenter le cinéma indépendant comme Lisandro Alonso qui viendra présenter la rétrospective intégrale de ces films. »Plus d’informations : www.lfs.cz