Jan Svejnar, candidat des sociaux-démocrates et des Verts à l'élection présidentielle

Jan Svejnar, photo: CTK

Le président Vaclav Klaus, jusqu'ici le seul candidat officiel à l'élection présidentielle qui aura lieu en février prochain a, depuis vendredi, un adversaire de taille : l'économiste Jan Svejnar.

Jan Svejnar,  photo: CTK
A trois mois de l'élection, le nom du deuxième candidat officiel a été annoncé par la social-démocratie qui ne cherche pas à proposer son propre candidat, mais à créer une large alliance présidentielle et Jan Svejnar, 54 ans est, d'après Jiri Paroubek, un candidat acceptable pour les partis de tout le spectre politique : ce professeur de gestion et d'économie à l'Université du Michigan, libéral proche du centre s'intéresse de très près à la solution de la pauvreté dans le tiers-monde ce qui est, aux yeux de la social-démocratie, un avantage pour le maintien d'un Etat social. Comment Jan Svejnar a-t-il accueilli l'annonce de sa nomination ? Ecoutons le :

« C'est un grand honneur pour moi d'être proposé par plusieurs partis et groupes politiques à la fonction de président, je les remercie et je vais tout de suite engager les négociations avec d'autres partis pour savoir si je peux obtenir un soutien suffisant à ma candidature. »

En effet, le soutien de la social-démocratie est un soutien conditionné, et le parti a donné à Jan Svejnar environ un mois pour s'assurer d'autres voix. D'ores et déjà, il peut compter sur celles du parti gouvernemental des Verts. Martin Bursik :

Martin Bursik
« D'après notre conviction profonde, Jan Svejnar donnera à la fonction présidentielle un nouveau dynamisme et il lui assurera tout le respect, tant dans le pays qu'à l'étranger. »

Deux groupes de sénateurs soutiennent aussi la candidature de Jan Svejnar : la Démocratie ouverte et le Rassemblement des candidats indépendants. En ce moment, Vaclav Klaus rassemblerait donc 122 voix et Jan Svejnar 104. Avec cette répartition des forces, le vote des communistes devrait être décisif. Le fait justement que le deuxième candidat présidentiel n'ait pas vécu dans le pays et qu'il partage sa vie entre la Tchéquie et les Etats-Unis se présente comme un obstacle pour les communistes. Le soutien de Jan Svejnar est, en ce moment, incertain du côté des chrétiens-démocrates préoccupés par la démission de leur chef, Jiri Cunek.

Selon les politologues, Jan Svejnar doit surtout chercher un appui parmi les députés de la chambre basse du Parlement car au Sénat où l'ODS a la majorité, c'est Vaclav Klaus, le grand favori. L'ODS, aurait, en effet, du mal à digérer que, dans les années 1990, Jan Svejnar avait critiqué la transformation économique en Tchécoslovaquie sous la baguette de Vaclav Klaus et qu'il était le conseiller économique de Vaclav Havel. C'est aussi son ouverture à l'intégration européenne sur laquelle les Verts surtout mettent l'accent, en rapport avec la présidence tchèque de l'UE, en 2009. Jan Svejnar a un mois pour s'exprimer s'il relèvera le défi et se présentera dans le duel contre Vaclav Klaus. Comme l'élection présidentielle est à scrutin secret, il n'est point sûr que tous les députés et sénateurs obéissent aux instructions de leurs partis et que le résultat ne puisse réserver une surprise.