Jaroslav Havelka, président d’une association de Tchèques en Suisse, lauréat du prix Gratias Agit

Jaroslav Havelka, photo: Miloš Turek

Ce vendredi, le ministère tchèque des Affaires étrangères remet les prix Gratias Agit aux personnalités et institutions qui ont contribué à la bonne renommée de la République tchèque à l’étranger. Parmi les lauréats de cette année, le Sokol de Paris, les huit citoyens russes qui avaient manifesté en 1968 à Moscou contre l’invasion de la Tchécoslovaquie par l’Union soviétique, le Mémorial de Lidice, ou encore Jaroslav Havelka, président de la Beseda Slovan à Genève et vice-président de l’Union des associations des Tchèques et Slovaques en Suisse. La Beseda Slovan est la plus ancienne des organisations tchèques dans la confédération helvétique, puisqu’elle date de 1901. Au micro de Radio Prague, Jaroslav Havelka est revenu sur son histoire :

Jaroslav Havelka,  photo: Miloš Turek
« La Beseda Slovan a été créée par des artisans, des étudiants, et des travailleurs tchèques qui vivaient à Genève au tournant du XIXe-XXe siècle. Ils ont créé cette association avec pour objectif de partager leur intérêt culturel lié à leur origine tchèque et slovaque. Dans les années 1914-1918, ils ont aidé le président Masaryk dans ses efforts pour restaurer l’indépendance des pays tchèques, après six siècles d’indépendance du royaume de Bohême suivis de trois siècles de soumission à l’empire austro-hongrois. »

Quelles sont les activités de la Beseda Slovan ?

« Les activités de la Beseda Slovan, comme celles des autres sociétés d’émigrés en Suisse, sont orientées vers des activités culturelles. Mais les activités des associations étaient parfois dépendantes du régime politique du pays d’origine. Aujourd’hui, le nombre de membres diminue avec le temps, mais avec l’aide de la République tchèque, nous continuons à populariser en Suisse notre pays d’origine et rapprochons nos cultures et nos intérêts. Par exemple, il était intéressant de faire découvrir aux Genevois que le retour de la liberté de la République de Genève en 1813 a eu lieu grâce à l’armée d’un général d’origine tchèque, le général von Bubna. Il est connu en Suisse comme le libérateur de Genève. De même nous avons organisé plusieurs évènements, comme une commémoration de Jan Hus, avec l’aide du centre œcuménique des Eglises. Nous avons organisé un cycle de conférences à Vevey afin de commémorer la mort de Jan Palach et de Jan Zajíc. Nous avons fait projeter et commenter le film Lidice. Voilà le type d’activités que nous organisons pour les Genevois quels qu’ils soient, pas uniquement à l’adresse de nos concitoyens tchéco-suisses. »

A combien s’élève la communauté tchèque en Suisse ?

« Le nombre exact n’est pas connu. Mais nous estimons que la communauté tchèque s’élève à environ 20 000 personnes. Mais seule une centaine est organisée dans les sociétés de compatriotes. »

Vous recevez cette année, pour vos activités, le prix Gratias Agit. Que représente ce prix pour vous ?

« Evidemment, je suis très fier. Je me sens honoré par cette attribution et cela m’incite d’autant plus à en être digne à l’avenir. Le fait que mon nom figure parmi toutes les grandes personnalités qui ont été distinguées par ce prix dans le passé m’oblige à accepter ce prix avec une grande fierté. »

Retrouvez l’intégralité de cet entretien dans notre rubrique Culture sans frontières, samedi.