Jiří Krejčík, la carrière d’un «maximaliste»
Parmi les lauréats du Prix d’Etat réservé aux personnalités culturelles figure également, depuis jeudi, le doyen du cinéma tchèque Jiří Krejčík. Le prix, doté d’une somme de 300 000 couronnes (11 000 euros), lui a été remis par le ministre de la Culture, Václav Riedelbauch.
«On ne se passe jamais de compromis. Il faut se demander cependant quel genre de compromis est encore possible et quel compromis est déjà impossible. On disait de moi à l’époque (c’était comme une accusation) que j’étais un ‘maximaliste’. Mais qu’est ce qu’un ‘maximaliste’? Je crois que chacun doit s’efforcer de faire les choses du mieux possible.»
Après 1989, Jiří Krejčík se lance dans la réalisation de documentaires et de téléfilms. Il élève souvent la voix contre les faits qu’il juge blâmables. C’est à travers un film documentaire qu’il intervient, entre autres, dans le débat public sur la restitution de l’un des édifices du Théâtre national à Prague. Et c’est avec la réalisatrice Věra Chytilová qu’il lance une campagne contre la privatisation des studios de cinéma Barrandov. Son caractère d’homme qui refuse de se taire lui complique la vie mais il a appris à considérer comme normales toutes ces complications:
«Je me dis une chose et ne m’insurge plus contre ma condition : nous ne sommes pas venus au monde pour y être heureux. Je pense que nous sommes venus au monde pour souffrir. Et si nous souffrons, tout marche bien. Alors tout est en ordre.»
Ce petit portrait de Jiří Krejčík ne serait pas complet, si nous oubliions ses apparitions à l’écran. Il est passé à plusieurs reprises devant la caméra et son visage expressif a fait merveille dans des films réalisés par ses collègues beaucoup plus jeunes.