JO de Rio : un week-end bronzé pour les Tchèques
Six médailles, dont une d’or : tel était le bilan tchèque aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro, dimanche soir, à l’issue de la neuvième journée de compétition. Le week-end écoulé a été le plus prolifique avec quatre médailles, toutes de bronze, dont trois notamment en tennis.
Malgré une élimination douloureuse aux côtés d’Andrea Hlaváčková en demi-finales du tournoi du double dames, vendredi, face à la paire suisse composée de Martina Hingis et de Timea Bacsinszky après avoir laissé filer deux balles de match dans le deuxième set, puis une nouvelle défaite le lendemain contre leurs compatriotes Lucie Šafářová et Barbora Strýcová dans le match pour la médaille de bronze, Lucie Hradecká a su se remobiliser pour décrocher une breloque dans le double mixte. Avec Radek Štěpánek, lui aussi grand spécialiste du double, Lucie Hradecká a assuré l’essentiel en deux sets contre les Indiens Sania Mirza et Rohan Bopanna (6-1, 7-5), dimanche. Et après l’argent du double dames à Londres en 2012, c’est ainsi que Lucie Hradecká possède désormais deux médailles et qu’elle est devenue « un cas à part » dans le tennis tchèque :
« Cela résonne bien. Mon entraîneur m’a dit qu’il était incroyable que ce soit justement moi qui ai deux médailles. Je ne sais pas trop comment je dois interpréter ses propos… Plus sérieusement, je pense que je prendrai pleinement conscience de ce que j’ai réalisé quand je serai rentrée à la maison et que je mettrai les deux médailles l’une à côté de l’autre. Je n’oublie pas non plus que ces médailles sont le résultat du travail de toute une équipe, de tous les gens qui travaillent avec moi et me soutiennent. Ces médailles sont donc aussi les leurs. Sans mon entraîneur et mes parents, c’est un rêve que je n’aurais jamais réalisé. »
Dimanche soir, la joie mesurée de Lucie Hradecká contrastait avec l’euphorie du showman qu’est Radek Štěpánek. Si le personnage n’est pas forcément toujours apprécié de tous sur le circuit, force est néanmoins de reconnaître que le partenaire de Lucie Hradecká à Rio ne manque pas d’enthousiasme pour le jeu. A 37 ans, Radek Štěpánek a lui décroché la première médaille olympique de sa carrière. Et à l’en croire, il n’entend pas s’arrêter en si bon chemin et voit même déjà plus loin :
« Bien sûr, j’exagère un peu, mais depuis que j’ai fêté mes 30 ans, les journalistes me posent sans cesse des questions sur la fin de ma carrière. Et huit ans plus tard ou presque, je suis toujours là et je ne suis pas encore complétement ridicule sur le court. Je préfère donc ne pas trop y penser. J’arrêterai le jour où je l’aurai décidé, lorsque ma tête et mon corps me diront stop. Je pense que si nous n’avions pas remporté cette médaille avec Lucie ici à Rio, ma motivation pour continuer jusqu’à Tokyo en 2020 aurait été très grande. Mais maintenant que j’ai cette médaille de bronze autour du cou, je me dis aussi qu’il serait bien de continuer quatre ans de plus jusqu’aux prochains Jeux pour en décrocher une deuxième, et si possible d’un autre métal. Tant que j’en aurai la force et l’envie, et que mon état de santé me le permettra, je continuerai à me battre. »
Mais Lucie Hradecká et Radek Štěpánek n’ont donc pas été les seuls joueurs de tennis à l’honneur à Rio. Si dans le tableau du double dames, Lucie Šafářová et Barbora Strýcová ont remporté le duel tchéco-tchèque de consolation pour la troisième place, Petra Kvitová, elle, s’est illustrée en s’adjugeant le bronze dans le simple dames. Très déçue après son élimination vendredi en demi-finales aux dépens de la future vainqueur, la Portoricaine Monika Puig, alors que tout le monde la voyait déjà en finale, l’ancienne double lauréate de Wimbledon (2011 et 2014) a trouvé les ressources nécessaires pour se ressaisir dès le lendemain contre l’Américaine Madison Keys. Petra Kvitová s’est imposée en trois sets (7-5, 2-6, 6-2), s’offrant ainsi la première médaille olympique de sa carrière.Aviron : du bronze pour Synek aussi
Malgré ces trois médailles, le sport tchèque à Rio ne se résume pas au seul tennis. Avant cela même, et après le kayakiste Jiří Prskavec et le judoka Lukáš Krpálek quelques jours avant lui, Ondřej Synek avait offert une troisième médaille à la République tchèque, samedi, en terminant troisième de la finale de skiff, en aviron. Mais comme pour Kvitová en tennis, cette breloque constitue une relative déception. Déjà médaillé d’argent à Pékin en 2008 et à Londres en 2012, le rameur tchèque espérait mieux. C’est pour conquérir l’or qu’il s’était rendu à Rio. Mais Ondřej Synek, ancien triple champion du monde, a de nouveau été devancé, cette fois par le Néo-Zélandais Mahe Drysdale et le Croate Damir Martin, départagés, eux, par la photo-finish.Chez les femmes, après avoir abandonné son titre de championne olympique conquis en 2012, Miroslava Topinková Knapková, battue en demi-finales, s’est un peu consolée en remportant la finale B. Elle termine ainsi à la septième place.
Cette seconde de compétition devrait permettre aux Tchèques de se rapprocher du total d’une dizaine de médailles évoqué avant l’ouverture des Jeux. De belles performances sont attendues notamment dans les épreuves de course en ligne en canoë-kayak, mais aussi en athlétisme avec notamment Zuzana Hejnová sur le 400 mètres haies et les lanceurs de javelot Barbora Špotáková et Vitězslav Veselý, voire encore en VTT avec Jaroslav Kulhavý, qui cherchera à conserver son titre de Londres.