Une semaine comme on les aime
C’est une semaine dernière riche en événements qu’a connue le sport tchèque. Après la qualification du Viktoria Plzeň pour la phase de groupes de la Ligue des champions de football, la 13e victoire consécutive de la saison de la championne du monde Zuzana Hejnová sur 400 mètres haies au meeting de Zürich en Ligue de diamant ou encore la tenue à Prague de la Supercoupe d’Europe remportée aux tirs au but par le Bayern Munich aux dépens de Chelsea, Ondřej Synek a été sacré champion du monde de skiff en aviron et deux coureurs tchèques, Zdeněk Štybar et Leopold König, ont remporté coup sur coup une étape de la Vuelta. Tout cela sans oublier la qualification de Tomáš Berdych pour les 8es de finale de l’US Open de tennis.
« Je ne sais pas si on peut dire que ça n’a pas ressemblé à une finale de championnat du monde ou que c'était une course facile. Je voulais prendre de l’avance et faire la différence dès le départ. Malgré son expérience des grands rendez-vous, je savais que ça pouvait démoraliser Marcel Hacker, qui est généralement très costaud sur l’ensemble du parcours. Je pense y être parvenu, puisque l’Allemand a encore été doublé par le Cubain Fournier pour la deuxième place, qui est aussi revenu sur moi sur la fin. Mais après les 500 premiers mètres, j’ai su que je si je ne faisais pas de faute technique bête, j’avais course gagnée. Je me sentais plus fort que mes adversaires et il me fallait tenir jusqu’à l’arrivée. »
Si Ondřej Synek a donc récupéré son titre de champion du monde de skiff, chez les femmes, Miroslava Knapková a, elle, abandonné le sien, remporté en 2011. Assez nettement dominée par l’Australienne Kim Crow et la Néo-Zélandaise Emma Twigg, la Tchèque championne olympique de Londres s’est contentée cette fois d’une médaille de bronze :
« Je suis contente avec cette troisième place, ça reste une médaille d’un championnat du monde. Sur les 600 derniers mètres, j’ai pensé que je pourrais peut-être encore décrocher l’argent. Mais plus l’arrivée approchait, plus je sentais que j’étais dans le dur. J’ai fini comme j’ai pu et il m’a manqué de force sur la fin pour faire mieux. C’est quand même un bon résultat, d’autant plus qu’il fait suite à un titre de championne d’Europe et qu’il a été obtenu dans une saison post-olympique dont nous avions convenu avec mon entraîneur qu’elle devait d’abord me permettre de récupérer. Chez les hommes, Mahe Drysdale s’est lui aussi moins entraîné cette année après les Jeux olympiques et il ne s’est même pas qualifié pour la finale. C’est aussi pourquoi je suis relativement satisfaite. »Et puis toujours en sports d’eau, à un peu plus d’une semaine de l’ouverture des championnats du monde de slalom de canoë-kayak à Prague, sur le bassin de Troja (11-15 septembre), se sont tenus en fin de semaine dernière à Duisburg, en Allemagne, les Mondiaux de course en ligne. Bien que sans titre, les Tchèques ont néanmoins ramené trois médailles d’Allemagne, toutes chez les hommes, respectivement d’argent sur 1 000 mètres en K4 (kayak à quatre places) et de bronze sur 500 et 1 000 mètres en C2 (canoë biplace).
Cyclisme : sur la Vuelta, le rêve éveillé des Tchèques
Le cyclisme tchèque n’avait jamais connu ça et vit presque un rêve éveillé. Deux coureurs tchèques ont en effet remporté une étape du Tour d’Espagne vendredi et samedi. Après d’abord Zdeněk Štybar, qui a devancé au sprint le champion du monde belge Philippe Gilbert à l’arrivée de la 7e étape près de Séville, c’est Leopold König qui a créé la surprise en s’imposant dans la 8e, de montagne cette fois, au sommet d’Alto de Penas Blancas, un col de première catégorie. Inconnu du grand public jusqu’alors, à la différence de Zdeněk Štybar ancien double champion du monde de cyclo-cross et 5e du dernier Paris-Roubaix, Leopold König a ainsi remporté en Andalousie la première victoire de sa carrière sur un grand Tour. A deux kilomètres du sommet, le Tchèque a placé une accélération qui lui a permis de franchir la ligne d’arrivée avec 1’’ d’avance sur l’Espagnol Daniel Moreno, qui s’est emparé dimanche du maillot rouge de leader de la Vuelta.« Nous savions avec mon équipe que le profil de cette étape pouvait me convenir avec une arrivée au sommet. Mes équipiers ont roulé pour moi et ont fait du très bon travail en surveillant le groupe de tête et en me mettant dans les meilleures conditions avant la dernière ascension. »
Surtout, à l’issue de la première semaine de course et au matin de la 10e étape ce lundi, Leopold König, coureur de l’équipe de deuxième division Netapp – Endura, figurait à la 7e place du classement général, avec seulement 1’09’’ de retard sur Daniel Moreno. Et le Tchèque entend bien ne pas s’arrêter là :« Bien sûr la Vuelta est une course très longue, il reste encore deux semaines de course et beaucoup de choses peuvent encore se passer. Mais cela veut aussi dire que j’aurais peut-être d’autres possibilités de victoire. Je pense que nous nous concentrerons sur une autre étape avec une arrivée à un sommet. Mais surtout je voudrais finir le Tour d’Espagne parmi les dix premiers du classement général. »
Un objectif auquel ne pense déjà plus Roman Kreuziger. Cinquième du dernier Tour de France, le Tchèque a sombré dans les profondeurs du classement après les 8e et 9e étapes. Après avoir emmagasiné près de 5’30’’ de retard samedi sur son compatriote vainqueur de l’étape, Roman Kreuziger, 193e à l’arrivée, a de nouveau concédé plus de 17’ dimanche. Résultat, le Tchèque, pourtant leader annoncé de l’équipe Saxo avant le départ de la course, figurait à la 53e place du classement général avec 23’ de retard sur Daniel Moreno et des espoirs de podium à l’arrivée finale dans deux semaines à Madrid déjà envolés.