Le chef de la coalition gouvernementale, Vladimir Spidla, a proposé au président Vaclav Klaus de limoger la ministre de la Santé Marie Souckova. Le député Josef Kubinyi a été nommé à sa place par le président de la République, avant son départ pour la Chine.
Et de dix! Le prochain ministre tchèque de la Santé sera le dixième en moins de quinze ans. Le portefeuille de la Santé publique est, depuis la chute du régime communiste, un de ceux, sinon celui le plus difficile à conserver, dans un pays où la réforme du système de santé a été maintes fois entreprise, sans jamais aboutir. Les rumeurs concernant le départ de Marie Souckova s'amplifiaient déjà depuis quelques semaines, elle-même ayant menacé de quitter ses fonctions si le gouvernement ne soutenait pas son projet de réforme. "Le secteur de la santé a besoin d'une nouvelle impulsion, a déclaré le Premier ministre Vladimir Spidla", en ajoutant qu'à son avis Mme Souckova n'était plus en mesure de donner cette nouvelle impulsion. Josef Kubinyi, son successeur désigné, expert en médecine nucléaire, fait partie des fidèles du Premier ministre. Il mesure la difficulté de la tâche qui l'attend:
Jozef Kubinyi, Vladimir Spidla et Vaclav Klaus, photo: CTK
"Il faut dès le début constituer une nouvelle équipe, puis faire le point sur la situation dans chaque région et consolider notre système de santé pour ne pas avoir à faire face à de grands problèmes par la suite. Ce qui me paraît le plus important est de définir le rôle et les prérogatives de chacun, de savoir quel est le rôle du ministère, des régions, des assurances. Il faut également revoir les relations entre tous les acteurs du système de santé, les relations entre les médecins, les assurances, et l'Etat."
La nomination du nouveau ministre de la Santé par le Président de la République a fait l'objet de nouvelles tensions entre le Château et le gouvernement. Josef Kubinyi, né en 1955 en Slovaquie, a été membre du parti communiste tchécoslovaque jusqu'en 1990. Avant de se rétracter et de le nommer enfin mercredi matin, Vaclav Klaus a d'abord fait savoir que si le Sénat rejetait les candidats qu'il proposait au poste de juge constitutionnel en raison de leur passé communiste, il pourrait faire de même en ce qui concerne un ministre d'Etat.