Situation sur la scène politique intérieure avant la démission du cabinet

Vaclav Klaus, photo: CTK

Bien que les négociations officielles sur la formation du nouveau cabinet tchèque ne soient pas encore entamées (on attend la démission, mercredi, du gouvernement en place et le retour du chef de l'Etat du sommet de l'OTAN), les politologues, journalistes et hommes politiques ont sorti du chapeau plusieurs scénarios possibles de l'évolution politique dans le pays.

Vaclav Klaus,  photo: CTK
La palette est, en effet, variée : un gouvernement tricolore, formé par la social-démocratie, les chrétiens-démocrates et l'Union de la liberté, donc calqué sur la composition du cabinet démissionnaire. Ou encore un gouvernement minoritaire des socialistes, voire bicolore, où les sociaux-démocrates partageraient le pouvoir avec les chrétiens-démocrates. Les élections anticipées, souhaitées par le principal parti de l'opposition, ODS, sont également envisagées. Une chose est certaine : tout dépend désormais de la décision du président de la République, doté du pouvoir de nommer un nouveau Premier ministre. Et si la presse tchèque parle, "d'une grande opportunité" pour Vaclav Klaus, c'est le mot juste : pour la première fois, depuis qu'ils s'est installé au Château de Prague, le Président peut recomposer l'échiquier politique dans le pays.

Mardi matin, les chefs des trois partis de la coalition gouvernementale ont manifesté leur volonté de chercher tous ensemble une issue à la crise actuelle. En même temps, ils se disent hostiles à toute collaboration avec le Parti communiste. A l'issue de leur rencontre, ils ont complimenté le Premier ministre sortant pour le travail qu'il a accompli. D'après certains, Vladimir Spidla pourrait, à l'avenir, présider la Chambre des députés ou occuper un poste d'importance à Bruxelles. La question de la future représentation politique tchèque reste donc ouverte...

Vladimir Spidla,  photo: CTK
Retour maintenant aux différents scénarios de répartition du pouvoir avec Christine Dupré, correspondante de RFI et de la Libre Belgique à Prague :

« Le plus probable c'est que l'on s'oriente vers les élections anticipées. On dit que Stanislav Gross, nouveau leader de la social-démocratie, sait mieux communiquer que Vladimir Spidla - certains diront qu'il sait mieux manipuler les médias. Il voudra faire croire qu'un gouvernement minoritaire peut bien marcher. J'avoue que je n'y crois pas tellement. Gross se verra attaquer de tous côtés, aussi bien par l'ODS que par le Parti communiste et aussi par ses alliés. Il va prendre tous les coups et, finalement, les réformes vont rester là, vont être gelées. On ne voit pas vraiment comment ce gouvernement pourrait être plus populaire que celui de Spidla. Le résultat de tout cela : les élections anticipées assez probables qui verront un triomphe des partis antieuropéens. »

Auteurs: Alena Gebertová , Magdalena Segertová
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