Josef Lada, pour le plaisir de tous, exposé à la Maison municipale
Les tableaux du peintre Josef Lada sont toujours particulièrement appréciés à la veille des fêtes de fin d’année, avec ses paysages hivernaux et ses scènes de Noël à la campagne. L’illustrateur du brave soldat Chveïk bénéficie justement d’une rétrospective à la Maison municipale de Prague ; il s’agit en fait d’une exposition à l’occasion du 120ème anniversaire de sa naissance et du 50ème anniversaire de sa mort. Elle réserve aussi quelques surprises en présentant des aspects méconnus du travail du célèbre peintre tchèque.
Des enfants qui patinent sur les étangs gelés, qui dévalent les pentes sur leurs luges en bois et qui fabriquent des bonhommes de neige ; des scènes de Noël chaleureuses avec les familles réunies autour du poêle, la grand-mère qui raconte des histoires, la visite de St Nicolas, les crèches et les rois mages ; des décors typiques largement inspirés du village natal du peintre, Hrusice, situé à quelques kilomètres de Prague : tous ces éléments constituent l’univers idyllique du peintre Josef Lada pour lequel les Tchèques, notamment à la veille de Noël, ont une affection particulière. Il est d’ailleurs difficile de ne pas être touché par ce monde pittoresque et merveilleux qui présente les traditions les plus profondes de la culture tchèque.
Mais Josef Lada est l’auteur de dizaines de tableaux, de milliers d’illustrations, et de plusieurs scénographies. Il fut donc un artiste prolifique, offrant une variété picturale qui est pourtant sous-estimée. C’est cette diversité que veut présenter la rétrospective de la Maison municipale. Pavla Pecinkova, commissaire de l’exposition :
« Lada est installé dans la conscience générale un peu dans un schéma où il est perçu comme le peintre de l’idylle, le peintre de Noël, le peintre des enfants, l’illustrateur de Chveïk. Mais son oeuvre est de loin plus plastique et plus profonde. J’avais déjà organisé une exposition au Château de Prague il y a 9 ans et on avait montré pour la première fois son travail du début aux années 1920, quand il n’avait pas encore son style typique qui s’est élaboré à partir des années 20. La plupart du temps, ces monographies indiquent que Lada commence les caricatures à l’époque de la Sécession. Son projet plastique est influencé par la Sécession mais c’est aussi considéré la plupart du temps comme une période courte, où ces premières oeuvres prennent fin avec l’élaboration de son style.
Mais chez Lada, cette période s’est construite sur presque 20 ans et pourtant même lui n’en a ensuite pas beaucoup parlé. Dans les « Chroniques de ma vie », il a écrit que ce n’était pas sa véritable oeuvre, ou que c’était juste une transition et il n’a pas vraiment développé cette période et l’a laissé comme un chapitre clôt. Il est possible qu’il n’ait pas conservé la majorité de ces oeuvres, en particulier les originaux. Ce qui a été conservé se trouve dans les archives Vilimek, l’éditeur du « journal humoristique », au archives nationales de la littérature ; il y des centaines de caricatures de cette première période. Elles avaient été présentées pour la première fois il y a 9 ans. Il y a maintenant une petite sélection dans cette nouvelle exposition et c’est la plus grosse surprise pour les visiteurs. »
L’exposition Josef Lada peut ravir autant les enfants que les adultes. Elle se tient à la Maison municipale jusqu’au 3 février 2008.
Retrouvez l’intégralité de ce sujet consacré à Josef Lada dans une de nos prochaines émissions.