Journée mondiale de l'architecture : le visage contemporain de Prague
Le 1er juillet a été proclamé Journée mondiale de l'architecture par l'Union Internationale des Architectes. Cette organisation non gouvernementale, fondée en 1948 à Lausanne, en Suisse, fédère les principales organisations professionnelles d'architectes de 98 pays, dont la République tchèque, représentant par-là même plus d'un million d'architectes dans le monde. Cette journée était donc l'occasion de s'intéresser à l'aspect architectural contemporain, controversé, parfois même violemment critiqué, de l'une des villes européennes les plus réputées pour son histoire et son architecture : Prague.
Si le glacis du régime communiste a pendant cinquante longues années empêché le développement urbain de l'ensemble des villes tchèques, il a surtout maquillé leur visage d'une épaisse couche de grisaille. Prague n'a pas fait figure d'exception à cette règle. Aujourd'hui, quatorze ans encore après la révolution, les échaffaudages, même s'ils se font désormais plus rares, continuent donc de cacher les lentes réparations. Certes, le coeur historique de la métrople, ses innombrables tours, monuments, façades et toitures, représentatifs d'une rare diversité architecturale, ont déjà fait l'objet des rénovations indispensables au renouveau de la ville. Parallélement, depuis quelques années, la construction de nouveaux bâtiments et la réalisation de projets controversés ont prouvé que l'architecture contemporaine était de nouveau en mesure de faire évoluer l'aspect d'une ville qui se veut un des nouveaux pôles européens. Patrik Kotas est architecte et enseignant à la faculté d'architecture des Hautes études techniques tchèques. Quel regard porte-t-il sur le visage architectural de Prague aujourd'hui ?
« Prague n'est plus seulement le centre commercial du pays, mais est aussi devenue un centre culturel dans lequel l'architecture occupe une place importante. Pourquoi ? Parce qu'il y a désormais la possibilité de proposer des sites à des architectes étrangers, et pas seulement tchèques. Dans le 5e arrondissement de Prague, sur le site qui s'appelle Andel, le nouveau centre a été créé avec la collaboration de Jean Nouvel. Sur la place Jirasek, sur les bords de la rivière Vltava, il y a le bâtiment désormais très célèbre de « La Maison qui danse », ou « Maison dansante », qui est le fruit du travail de deux architectes américain et tchèque. Il ne s'agit que de deux exemples qui représentent l'architecture comme quelque chose de public ; ce qui est remarquable, car ils apportent une qualité supplémentaire dans la vie de la ville. »