Karel Gott : plusieurs dizaines de milliers de personnes lui font leurs adieux à Prague
Le Palace Žofín au bord de la Vltava accueille ce vendredi les très nombreuses personnes voulant rendre un dernier hommage au chanteur Karel Gott, mort le 1er octobre. La file d’attente avait commencé à se former dans la nuit pour ce dernier adieu, avant une messe à la cathédrale Saint-Guy samedi, jour de deuil national.
A l’intérieur du bâtiment, le cercueil a été installé sur une petite scène, devant son portrait, au-dessus d’un cœur rouge et entouré par sa médaille du Mérite d’un côté, d’une clé de sol de l’autre – avec au fond également le drapeau national. Dans les haut-parleurs de la salle, des chansons de Karel Gott bien sûr, en tchèque et en allemand. On estime à 50 000 le nombre de personnes venues ce vendredi se recueillir et signer le livre de condoléances.
Il n’y avait pas que des Pragois dans la foule, les gens sont même venus de loin. C’est le cas de Renata, qui a pris le train à 4h du matin pour rejoindre Prague depuis la ville de Bohumín, au fin fond de la Silésie :
« Je suis fan depuis que j’ai 10 ans, ce qui fait qu’il est mon idole depuis 43 ans ! C’est le maître parmi les maîtres, il n’y a pas de mot pour le décrire – j’en ai le cœur qui bat très fort. Je suis heureuse d’être dans la foule solidaire aujourd’hui pour m’incliner. J’ai pris un jour de congé pour venir ; je rentre ce soir et on suivra la messe demain à la télévision. »Vladimír, lui, est venu de Slovaquie pour rendre un dernier hommage à son idole :
« Karel Gott était un héros pour moi, vous savez j’ai 75 ans donc ça représente presque toute ma vie. Quand j’écoute ses musiques je me revois à mes 15-16 ans. Il était mon héros jusqu’à aujourd’hui. Pendant 60 ans il était le meilleur dans l’ancienne Tchécoslovaquie. »
Jakub, âgé de 19 ans, a expliqué au micro de Radio Prague International avoir tenu à être présent sur le pont de la Légion ce matin pour accompagner sa mère :
« Je suis ici parce que ma mère l’adorait, c’est la raison principale. Mais je l’appréciais moi aussi, c’est vrai. C’était un grand artiste et une belle personne. Mais je ne peux pas dire que mon amour pour lui était aussi fort que celui de ma mère. C’est beaucoup plus important pour elle que pour moi. »
Un artiste intemporel donc, qui a réuni plusieurs générations ce matin. Marie n’a pas caché son émotion et est revenue avec nostalgie sur les débuts de l’icône tchèque :« J’ai grandi depuis toute petite avec ses chansons, à la radio et à la télévision. Pour nous, c’est comme un membre de la famille. Il est mort, et c’est comme une part de nous qui est morte avec lui. Je pense que quelque chose de semblable n’arrivera plus jamais. Nous l’aimons, c’est tout ce que je peux dire. »
Une affection que partage Rostislav, âgé de 26 ans:
« Je suis ici parce que Karel Gott est un des meilleurs chanteurs pour toute les générations. Tout le monde l’aime, il a chanté tout ce qu’il aimait. »
Rostislav a même accepté de nous chanter un extrait de sa chanson favorite, Sdrce nehasnou, (dont le titre signifie « les cœurs ne n’éteindront pas ») interprétée par Karel Gott au printemps dernier avec l’une de ses quatre filles, Charlotte Ella Gottová, âgée de 13 ans.
Où sera la dernière demeure de Karel Gott ? La réponse à cette question que se posent de nombreuses personnes et de nombreux médias n’est pas encore connue ce vendredi, la famille du défunt chanteur n’ayant pas encore annoncé sa décision. Une des possibilités évoquées est celle du cimetière pragois de Vyšehrad, où reposent plusieurs personnalités célèbres de l’histoire du pays.