Kozeny et Vostry déclarés fuyards par la police
L'ancien président du fonds de privatisation Harvard, Viktor Kozeny, a fait fortune, dans la privatisation en Tchéquie, en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, ce qui lui vaut parfois, à l'étranger, le surnom de pirate de Prague. Ce Kozeny et l'ancien président du Conseil d'administration de ce même fonds, Boris Vostry, tous deux résidant à l'étranger, sont enfin inculpés d'escroquerie et d'abus de confiance en Tchéquie.
Le dossier est remis au procureur de la République qui en vérifie la conformité aux textes en vigueur avant de lancer un mandat d'arrêt international, dans la cadre d'une procédure contre fuyards. En fait la police s'est seulement employée à vérifier un chef d'inculpation datant du 18 septembre 2001. Il en ressort qu'entre 1995 et 1997, Kozeny et Vostry ont détourné du Fonds Harvard et de la société de verre Sklo Union Teplecy, pas moins de 11,5 milliards de couronnes tchèques, soit près de 38 500 000 euros, détournement qui a conduit les deux entreprises au dépôt de bilan.
Kozeny est aujourd'hui citoyen irlandais et vit aux Bahamas. Quant à Vostry, il est citoyen de Belize, en Amérique centrale. Dans ces deux Etats, les polices ont refusé de coopérer avec la police tchèque. Pour sa part, la justice tchèque a déjà désigné aux inculpés deux avocats d'office en vue d'un jugement éventuel par contumace.
Vostry considère que son inculpation est un scandale, rappelle qu'il est citoyen de Belize et qu'il a bien pris soin de communiquer à la police tchèque sa nouvelle adresse, à laquelle la police de Belize dit qu'elle ne le trouve jamais. Contacté par l'agence de presse CTK, Kozeny dit que les poursuites contre lui sont la conséquence d'une commande destinée à le liquider et à gagner des points sur la scène politique. En revanche, Karel Stanek, de l'association de protection des actionnaires, se félicite de cette procédure qu'il espère aboutir à la confiscation des biens des deux hommes et à "l'indemnisation totale de leurs victimes".
A Belize, avec lequel Prague n'a pas signé de convention judiciaire, tout comme aux Bahamas qui n'extrade pas ses citoyens, la Tchéquie rencontre des entraves et de la mauvaise volonté dans la remise de ces deux hommes.