Le « Pirate de Prague » pourrait être extradé des Bahamas
Le « Pirate de Prague », c'est ainsi que Viktor Kozeny, un homme d'affaires tchèque établi aux Bahamas pour échapper aux polices tchèque et américaine, est surnommé aux Etats-Unis. Alors que les autorités tchèques n'ont pas eu de succès, jusqu'à présent, dans leur demande d'extradition auprès de leurs collègues des Bahamas, il semble bien que le FBI américain pourrait obtenir gain de cause.
En Tchéquie, Viktor Kozeny est poursuivi pour fraude et abus de confiance. Il a profité des débuts de la privatisation, dans les années quatre-vingt-dix, pour tromper des dizaines de milliers de Tchèques attirés par ses fonds Haward. Ces fonds d'investissements promettaient de solides bénéfices sur les titres que leur avaient confiés les citoyens. Il n'en fut rien, les fonds furent liquidés et les citoyens crédules ne devinrent que les pauvres victimes d'une énorme supercherie. Viktor Kozeny a récidivé dans la privatisation des champs de pétrole en Azerbaïdjan. Affaire de fraude, de corruption, de blanchiment d'argent mais, cette-fois ci, en trompant des citoyens américains. Pour tous ces crimes et délits commis aux Etats-Unis, Kozeny risque la prison à vie. Naturellement, s'il est extradé des Bahamas vers ce pays. Le « Pirate de Prague » se croyait tranquille aux Bahamas qui n'extradient pas souvent leurs citoyens. Kozeny est un citoyen de ces îles, mais en plus de cela il possède encore huit passeports valables. Arrêté par la police des Bahamas, il croupit en prison dans de dures conditions. La justice devrait décider de sa mise en liberté sous caution, lors d'un procès qui commencera le 12 décembre. Elle peut aussi décider de l'extrader vers les Etats-Unis, car le ministre des Affaires étrangères des Bahamas, Fred Mitchell a donner son accord pour que le procès contre Kozeny traite aussi de cette éventualité. L'argument de Kozeny selon lequel il ne peut être poursuivi pour ces actes aux Etats-Unis, car il y résidait avec un passeport irlandais a été rejetté par le procureur de New-York qui affirme : les personnes installées pour affaires aux Etats-Unis devront répondre d'éventuels actes de corruption, même dans le cas où il s'agirait de ressortissants étrangers. Extradition vers la Tchéquie ? Peu probable selon le ministère des Affaires étrangères tchèque.