La banque centrale tchèque prend les premières mesures
A partir de ce mardi, les taux directeurs affichés par la Česká národní banka (ČNB) sont à la baisse, comme ceux d’une grande majorité de banques centrales dans une économie mondialisée menacée par le coronavirus.
La banque centrale tchèque n’avait pas procédé à de telles baisses depuis que le pays a été frappé par la crise financière en 2009. Le conseil d’administration a ajouté qu’il était « prêt à baisser davantage les taux si la situation l’exigeait ».
Cette mesure, ainsi que d’autres mesures annoncées lundi par la ČNB, font suite aux décisions similaires prises dimanche par le Fed aux Etats-Unis, dont les taux sont déjà réduits à zéro, tandis que la Banque centrale européenne a pour l’instant décidé de laisser ses principaux taux inchangés.
« Personne n’est capable de prédire maintenant dans quelle situation sera l’économie quand le problème de l’épidémie sera résolu. Il faut néanmoins s’attendre à des conséquences dramatiquement négatives sur l’économie et l’ensemble de ces mesures doit permettre de réagir », a indiqué le gouverneur de la ČNB Jiří Rusnok.
La couronne tchèque en baisse
Depuis que la Tchéquie est touchée par la pandémie, sa monnaie nationale est en baisse. Ce mardi matin, 1 EUR s’échangeait contre 27,30 CZK (1 EUR valait environ 25 CZK au mois de février).Cette baisse du cours de la couronne est logique étant donnée la situation, selon Jiří Rusnok. La ČNB n’envisage pas pour autant d’intervention sur le marché des devises d’après le gouverneur de la banque centrale, mais il s'est dit prêt à réagir en cas de fluctuation trop importante du cours de la monnaie.
Cette intervention sur le marché des changes est déjà appelée de ses vœux par l’un de ses prédécesseurs. Dans le quotidien Hospodářské noviny, Miroslav Singer, aujourd’hui économiste chez Generali, estime qu’il est temps d’utiliser les réserves de plus d’une centaine de milliards d’euros que possèdent la ČNB.
« La vente des réserves en devises diminuerait les problèmes des exportateurs tout en libérant la politique monétaire d’une manière plus bénéfique pour les secteurs les plus touchés que la baisse des taux d’intérêts », écrit l’ancien gouverneur de la banque centrale.