La BD en République tchèque : difficile d'accrocher un public adulte
Myspulin, Bobik, Fifinka, Pinda... Les aventures dessinées de ces quatre animaux, du chat ingénieux, du cochon courageux, du chien gentil et du lapin timide, inspirées de Pif Gadget, c'est tout un mythe en République tchèque. La bande dessinée la plus populaire dans le pays, intitulée Ctyrlistek (Trèfle à quatre feuilles) est née il y a tout juste 36 ans, dans l'ancienne Tchécoslovaquie, où la BD fut systématiquement méprisée, puisque venue du "monde capitaliste".
Myspulin, Bobik, Fifinka, Pinda... Les aventures dessinées de ces quatre animaux, du chat ingénieux, du cochon courageux, du chien gentil et du lapin timide, inspirées de Pif Gadget, c'est tout un mythe en République tchèque. La bande dessinée la plus populaire dans le pays, intitulée Ctyrlistek (Trèfle à quatre feuilles) est née il y a tout juste 36 ans, dans l'ancienne Tchécoslovaquie, où la BD fut systématiquement méprisée, puisque venue du "monde capitaliste". Mais son succès fut immédiat. Le magazine petit format était publié neuf fois par an et tiré à 100 000, plus tard à 200 000 exemplaires. Les enfants, ainsi que leurs parents, en raffolaient. Ils adoraient plonger dans l'univers idyllique des animaux, vivant dans une petite maison au village de Treskoprsky, là où le chat Myspulin crée des inventions qui sont à l'origine de leurs aventures, telles que la poudre à rire, le grille-pain atomique ou la fusée qui permet de voyager dans le temps.
Ctyrlistek, dessiné dès le début par Jaroslav Nemecek, a vécu son âge d'or dans les années 1970-80. Désormais, certes, on ne voit plus des files d'attente devant les kiosques, à chaque parution du dernier numéro, mais quand même, pour la génération qui a aujourd'hui 30 ans, le magazine fait, jusqu'à présent, l'objet d'un culte : aux marchés aux puces, les nostalgiques n'hésitent pas à alléger leurs portefeuilles, pour se procurer les tout premiers numéros du magazine qui a marqué leur enfance.
Triste mais vrai, mis à part Ctyrlistek et une série sur les scouts, Les flèches rapides, de Jaroslav Foglar, l'histoire de la bande dessinée tchèque est pauvre. La plupart des Tchèques ne connaissent pas les oeuvres phares de la BD mondiale, car pour eux, c'est un sous-genre divertissant, réservé aux lecteurs enfantins, adolescents ou... un peu simplets.
Heureusement pour le 9ème art, il existe, en République tchèque, une poignée de spécialistes dans le domaine qui brisent les préjugés, comme par exemple le Français Ivan Stable des éditions Mot.
