La chanteuse d’opéra Magdalena Kožená organise une fête des écoles artistiques de toute la République tchèque

Ce mardi, plus de 350 Ecoles primaires d’éducation artistique (ZUŠ) participeront à un festival unique en son genre, un premier festival qui leur est entièrement consacré et qui animera plusieurs centaines de villes. Les élèves de ces écoles artistiques, communément appelées les « ZUŠ-ky » investiront, en terme d’une journée, de divers lieux publics : parcs, châteaux, églises, mais aussi gares ou jardins zoologiques, pour y présenter des concerts, spectacles de danse et de théâtre, ainsi que des performances artistiques. Au total un millier d’événements sont à l’affiche de cette manifestation inédite, censée promouvoir l’éducation artistique ouverte à tous et organisée par la Fondation Magdalena Kožená.

Magdalena Kožená, photo: Mathias Bothor / Site officiel de ZUŠ Open

« C’est avec beaucoup d’émotion que je me souviens de mes débuts à l’école artistique… Ces premières années de formation ont été très importants pour moi. Je pense à vous, les élèves qui participez au festival. Allez au bout de vos rêves ! »

C’est ainsi qu’une des cantatrices tchèques les plus célèbres au monde, la mezzo-soprano Magdalena Kožená, a encouragé, dans un message vidéo, pas moins de 250 000 élèves tchèques des Ecoles primaires d’éducation artistique, dont le nombre s’élève actuellement à plus de 480. La tradition des écoles de musique en Bohême et en Moravie remonte au XIXe siècle. Depuis les années 1960, ces établissements, appelés à l'époque des Ecoles populaires artistiques (LŠU) offrent aux enfants et aux adolescents un enseignement dans les domaines de la musique, de la danse, du théâtre et des arts plastiques. Recherchées par les parents dont les enfants souhaitent développer leurs capacités artistiques en dehors de l’école, ces institutions proposent un système de formation unique, étalé sur huit ans, comme l’explique Dana Syrová, qui représente la Fondation de Magdalena Kožená :

« Les ZUŠ sont des écoles élémentaires, complémentaires aux écoles classiques. Il s’agit d’un système scolaire codifié, qui a ses règles et ses examens. Dans ces écoles, c’est la musique qui est la plus prisées : 65% d’élèves suivent une formation musicale. L’objectif du festival que nous organisons est de montrer que l’éducation artistique est importante pour toute la société. Les écoles artistiques ne sont pas destinées qu’aux futurs artistes professionnels. Le but est de montrer que l’activité artistique a sa place dans le développement de l’enfant, qu’elle peut l’accompagner pendant toute sa vie et qu’elle est aussi importante que le sport. »

Hérité de l’époque communiste, le système des écoles ZUŠ, tels qu’on le connaît en République tchèque, n’existe qu’en Slovaquie. Dana Syrová précise :

« En Europe occidentale, les écoles artistiques relèvent souvent du domaine privé, tandis que les écoles tchèques sont gérées soit par les municipalités, soit par les régions. Les plans d’enseignement sont établis par le ministère de l’Education. C’est un enseignement centralisé, accessible à tous les enfants. Les frais de scolarité s'élèvent à environ 2 000 couronnes par semestre (près de 75 euros, ndlr), ce qui n’est pas négligeable, mais cela reste un prix raisonnable comparé aux autres activités de loisir. Il est clair que c’est un système subventionné par l’Etat. »

Dana Syrová, photo: Magdalena Hrozínková

Il n’empêche que la Fondation de Magdalena Kožená souhaite augmenter le prestige des écoles artistiques, dont les professeurs ne touchent d’ailleurs que des salaires modiques. Les activités de la Fondation ne se limitent pas à la mise ne place du festival des écoles artistiques. Dana Syrová :

« Nous voulons désormais soutenir des étudiants particulièrement doués. Si les écoles artistiques sont ouvertes au grand public, si elles savent identifier les talents, il faut avoir ensuite des dispositifs pour les développer. Nous voudrions nous investir dans ce domaine-là. »

A Prague, le festival « ZUŠ Open » propose une vingtaine d’événements, par exemple des manifestations sur la place de la République, un spectacle de danse dans la tour Jindřišská věž ou encore un concert commun des élèves de onze écoles artistiques à l’Eglise du Sacré-Cœur sur la place Jiřího z Poděbrad. Pour sa part, la mezzo-soprano Magdalena Kožená se déplacera, pour cette journée exceptionnelle, dans sa Moravie natale.

http://www.zusopen.cz/