C'est l'Eurobaromètre no 67.2 qui a été présenté lors d'une conférence de presse, ce jeudi, à la Maison européenne abritant la représentation de la Commission européenne en République tchèque. Que nous apprend ce sondage de l'opinion publique dans les pays membres de l'Union européenne sur la position des Tchèques à l'égard de l'Union ?
Photo: Commission européenne
Il faut savoir que l'Eurobaromètre est présenté par la Commission européenne deux fois par an. Le dernier rapport avait été publié en décembre 2006. Cette année, l'Eurobaromètre est présenté dans tous les pays membres de l'Union européenne, le même jour, donc le jeudi 12 juillet. Il sera ensuite publié sur le Web dans les jours à venir. Les grandes lignes de l'Eurobaromètre ont été présentées par Jan Herzmann, directeur de la société de sondage Factum Invenio, qui a tenu à préciser qu'il le présentait à titre privé et non pas au nom de sa société qui l'a élaboré pour le compte de la Commission européenne. Le sondage a été effectué auprès de 1040 Tchèques, hommes et femmes de toutes conditions. Il en découle qu'en ce qui concerne leur condition de vie après l'entrée de la Tchéquie dans l'Union européenne, les Tchèques seraient plutôt satisfaits de leur situation. Pourtant, en comparaison avec l'année dernière, moins de Tchèques penseraient que la qualité de membre de l'Union de leur pays est une bonne chose (46 % en 2007 contre 51 % en 2006). Il a été constaté que cela était, peut-être, le résultat de la politique du gouvernement actuel, affichant une position assez sceptique à l'égard de l'Union. La question se pose : serait-ce un problème au niveau de l'information ? Réponse d'Ivan Gabal, directeur de la société Analysis & Consulting, présent à la présentation de l'Eurobaromètre :
Ivan Gabal
« L'impression d'être informé est en hausse et c'est une bonne nouvelle. Il apparaît aussi que l'opinion tchèque commence à rechercher, elle-même, ses sources d'informations, surtout l'Internet. De ce fait, on assiste à une baisse de l'intérêt pour les médias locaux qui suivaient en majeure partie la ligne politique tchèque et sa position à l'égard de l'intégration européenne. Cela veut dire que les canaux d'information commencent à se développer et à s'ouvrir. »
A la différence d'autres Etats membres, les Tchèques placent le problème de la santé et non pas du chômage en première place de leurs préoccupations. Cela est certainement normal, puisque le taux de chômage en Tchéquie, selon les dernières statistiques, est très bas. Les Tchèques sont pour que les compétences en matière de politique internationale soient déléguées à l'Union européenne, mais pas en ce qui concerne la sphère sociale. Par exemple, ils seraient pour des forces armées européennes et soutiendraient le projet de Constitution européenne, mais à 11 % de moins que la moyenne européenne. Les deux tiers des Tchèques sont optimistes en ce qui concerne l'avenir de l'Union et ils affichent un soutien massif (92 %) à sa politique d'environnement. Par contre, très peu de Tchèques pensent que la voix de leur pays pèse lourd dans les négociations au niveau européen. A retenir aussi de l'Eurobaromètre 2007 : pour les Tchèques, les liens historiques, culturels, les valeurs communes ont plus d'importance que le marché commun, la prospérité, l'économie en général.