La construction d'un radar de l'OTAN à Austerlitz a commencé

Monument de la paix à Slavkov

Une nouvelle bataille se livre à Austerlitz, Slavkov, lieu du triomphe de Napoléon : cette fois, pour un radar de l'OTAN. Après 4 ans de différends, la construction controversée du radar a été entamée, mercredi, dans la zone historique de l'ancien champ de bataille. Les maires des communes concernées et les associations napoléoniennes s'y opposent.

Une tour de 30 mètres surmontée d'une coupole de 20 mètres de diamètre planera, d'ici à 2008, à l'horizon de l'ancien champ de la bataille des Trois Empereurs, remportée en 1805 par Napoléon. Le ministère de la Défense a confirmé le commencement des travaux de construction d'un radar équipé des technologies les plus modernes et financé de moitié par l'Alliance.

Le radar sera élevé à 800 mètres du Monument de la paix, lieu symbolique du dernier repos des 20 000 soldats français, russes et autrichiens tombés à Austerlitz. Les représentants des 20 communes environnantes, ceux de la Société civique Monument de la paix, ainsi que des milliers de passionnés de l'histoire militaire de toute l'Europe et d'organisateurs des commémorations annuelles s'y opposent. Ils le considèrent comme une profanation d'un lieu de piété, classé zone protégée par un décret du ministère de la Culture de 1992, et, comble du paradoxe, le radar sera placé en face d'un symbole contre la guerre.

Dans une lettre adressée à la délégation permanente de République tchèque auprès de l'OTAN, Miroslav Jandora, de la société Monument de la paix, a écrit qu'il ne serait pas possible de placer une construction pareille à Waterloo, Wagram, Leipzig ou Borodino, tout en invitant les responsables à la situer à un autre endroit.

Le ministère de la Défense se montre toutefois intransigeant dans ses arguments: du point de vue stratégique, la localité d'Austerlitz convient le mieux, confirme son porte-parole, Andrej Cirtek. Le nouveau radar doit, en outre, remplacer les trois émetteurs soviétiques installés ici dans les années 1950. Les opposants à la construction ne déposent pas les armes. Ils espèrent que le tribunal de Brno, auquel ils ont porté plainte, pourra en interdire la construction à l'armée. Affaire donc à suivre...