La crise financière frappe le foot professionnel tchèque

Photo: www.sparta.cz

« La crise rattrape aussi le Sparta ». Tel est le titre qui barrait, la semaine dernière, la une du quotidien Lidové noviny. La crise financière qui frappe actuellement l’économie mondiale pourrait avoir des retombées néfastes également sur le sport. La République tchèque ne fait pas exception à la règle. L’Union tchèque de football a ainsi indiqué que 10 % des quelques 4 000 clubs existant dans le pays pourraient disparaître dans un proche avenir.

Pour l’instant, la majorité des présidents des clubs professionnels de première division se veulent rassurants. La crise n’a pas encore entraîné la fuite de leurs sponsors. Reste que certains commencent à se faire du souci. Jablonec, en Bohême du Nord, est sans doute le plus touché à l’heure actuelle. Les sociétés verrières Swarovski et Jablonec Group, en proie aux difficultés qui touchent un secteur traditionnel dans la région, ont décidé de ne plus concourir au financement du club, soit un manque à gagner de 20 millions de couronnes (soit près de 800 000 euros). Une broutille à l’échelle du football européen mais pas en République tchèque, où le budget annuel du club le plus riche mais aussi le plus endetté, le Sparta Prague, dépasse à peine les 12 millions d’euros.

Jaroslav Vacek,  photo: CTK
12 millions d’euros, c’est aussi, selon une estimation du vice-président de l’Union tchèque de football, Jaroslav Vacek, l’argent sur lequel les clubs professionnels de première et deuxième division ne pourront pas compter à partir de la saison prochaine du fait de la fuite des sponsors. Le vice-président en charge de la sphère professionnelle est même encore plus pessimiste :

« Bien sûr, ce n’est que mon opinion. Mais je considère que si 10 % des clubs qui existent aujourd’hui en République tchèque venaient à disparaître dans les deux ans à venir, ce serait sans doute une bonne chose pour notre football. Cela permettrait d’augmenter le niveau général, même si ce n’est pas une opinion très populaire. »

Toujours selon Jaroslav Vacek, il n’est pas exclu que si ces prévisions devaient se confirmer, la deuxième division, dans laquelle évoluent actuellement seize clubs professionnels, pourrait devenir un championnat semi-professionnel ou même amateur dans certaines villes. Quant au nombre d’équipes, il pourrait être réduit, même en Gambrinus Liga, la première division. A terme, un club comme Mlada Boleslav, dont le fonctionnement repose principalement sur le partenariat à long terme avec le constructeur automobile Skoda, semble ainsi pouvoir être menacé.