La croissance économique tchèque toujours à la baisse

Les chiffres publiés par le Bureau des statistiques, la ČNB (Banque nationale tchèque) et le ministère des Finances sur l’état de l’économie tchèque ne sont pas de bon augure. La tendance est à la baisse, alors que le taux de chômage affiche une hausse impressionnante.

Photo: Štěpánka Budková
Le Bureau des statistiques a publié, ce vendredi, ses chiffres sur la croissance économique de la République tchèque pour le premier trimestre de cette année. Il enregistre une baisse de 3,4 %, la plus importante dans l’histoire de l’économie tchèque. Le Bureau des statistiques indique encore que le PIB vient de subir sa plus importante baisse de l’histoire de la Tchéquie indépendante : 3,2 % contre 2,1 % en 1997 ! L’économiste de la Raiffeisenbank, Helena Horská, affirme que le ralentissement de la croissance est surprenant. Elle reconnaît pourtant, comme d’autres spécialistes, que dans le cas de la Tchéquie, c’est le cœur même de son économie qui a été atteint : les exportations et les investissements, alors que pour l’instant la consommation conserve un assez bon niveau. Les conséquences de cette chute de la croissance économique commencent à créer une situation alarmante sur le marché du travail. Le ministère des Finances a annoncé, le 12 mai, que le taux de chômage avait grimpé jusqu’à 7,9 % au mois d’avril et qu’il était le plus élevé depuis 2007 à la même période de l’année. En plus de cela, le nombre de demandeurs d’emploi devrait encore augmenter pour atteindre plus de 9 % à la fin de l’année. Cette situation a conduit à la première rencontre tripartite entre le nouveau Premier ministre, Jan Fischer, et les représentants des employeurs et des syndicats. Le chef du gouvernement leur a promis de suivre très attentivement les effets des mesures contre la crise et les a assurés que la priorité était donnée à l’arrêt de la montée du chômage. De quoi s’agit-il vraiment ? Réponse du Premier ministre:

Jan Fischer,  photo: CTK
« De la manière dont ces mesures seront appliquées, de savoir quel sera le rôle de l’Etat. Il s’agit aussi de déterminer le rôle des employeurs et, naturellement aussi, celui des employés. »

L’avenir reste sombre selon la ČNB qui a publié, ce vendredi aussi, son Rapport sur l’inflation. La banque nationale attend une hausse du déficit des finances publiques de 4,3 % du PIB pour cette année, mais qui devrait être de 5,4 % l’année prochaine. Par contre l’inflation devrait être maîtrisée et ne devrait pas dépasser les 2 %. Avec un déficit supérieur aux 3 % imposés par les critères de Maastricht, l’introduction de l’euro en Tchéquie semble donc de plus en plus lointaine.