La fin a couronné le festival Martinu
Deux concerts de l'Orchestre philharmonique tchèque mettent fin, jeudi et vendredi, au Festival Bohuslav Martinu.
C'était déjà la 8ème édition du festival organisé par la fondation Bohuslav Martinu, pour rendre hommage à ce compositeur et pour attirer l'attention du public sur ses oeuvres. Il faut dire que cette initiative s'insère aussi dans un regain d'intérêt pour la musique et particulièrement pour les opéras de Bohuslav Martinu, dans le monde. L'écrivain et animateur de la radio, Benoît Duteurtre, lui aussi, aime sa musique. Pourquoi?
"Parce que moi personnellement je suis passionné par la musique du milieu du XXème siècle, toute cette école que les gens qui n'aiment pas cette musique, appellent la musique néoclassique. Je pense cependant que c'est une musique beaucoup plus riche, qu'il y a une grande école moderne orchestrale, dans laquelle on trouve aussi bien Prokofiev en Russie, Roussel en France, qu'un compositeur comme Martinu et d'autres encore. C'est une école qui me passionne, qui a beaucoup d'énergie rythmique, qui a un sens des couleurs d'orchestre extraordinaire. Martinu est un musicien que j'aimerais faire un peu mieux connaître."
Lors du festival, on a entendu à Prague plusieurs ensembles, dont l'Orchestre de chambre Berg et l'Académie internationale de musique de chambre dirigée par Maurice Bourgue, qui ont présenté des oeuvres connues et moins connues de Martinu et d'autres compositeurs de son temps. Pour terminer, et aussi pour couronner le festival, l'Orchestre philharmonique tchèque a présenté une suite de l'opéra Juliette, le 5ème concerto pour piano interprété par Emil Leichner et la 6ème symphonie "Les Fantaisies symphoniques", considérées comme un des sommets de la création de Martinu. On a invité, pour cette occasion, un des meilleurs chefs d'orchestre tchèques de l'actualité, Jiri Kout, directeur musical de l'Opéra allemand de Berlin. Les beautés de la partition extrêmement complexe et un riche éventail de couleurs orchestrales de cette oeuvre ne peuvent être rendus que par des interprètes souverains et inspirés. Avec un geste expressif, Jiri Kout a su tirer de l'orchestre la splendeur sonore, les élans lyriques et le dynamisme inquiétant de ce chef d'oeuvre.