La justice tchèque condamne pour discrimination à l'embauche envers les Roms
Les juges tchèques ont, par deux fois en une semaine, statué en faveur de plaignants qui affirmaient que leur candidature n'avait pas été retenue uniquement à cause de leur origine ethnique.
Viera Benova, née Dunkova, avait porté plainte il y a plus de deux ans après s'être présentée pour un poste de vendeuse dans un magasin de vêtements du centre de la capitale.
« On ne s'est pas comporté avec moi de manière vulgaire, mais on m'a immédiatement dit que le poste était déjà pourvu et c'est comme ça que ça s'est terminé », explique-t-elle. La jeune femme, aujourd'hui âgée de 36 ans, a alors demandé conseil à un groupe de défense des droits de l'Homme pour lequel elle avait déjà travaillé. Quelques minutes plus tard, l'une des membres du groupe, à la peau blanche, a alors demandé au manager du magasin s'il cherchait toujours une vendeuse. On lui a accordé un entretien sur le champ.
Après deux années de procédure, la Cour d'Appel de Prague a confirmé ce mercredi le jugement rendu en première instance et condamné les responsables du magasin à s'excuser auprès de Viera Benova et à lui verser 25 000 couronnes (environ 700 euros) de dommages-intérêt. Cette décision intervient quelques jours à peine après la condamnation d'une société multinationale à verser le double de cette somme à Renata Kotlarova dans une affaire similaire. Cette femme d'origine rom s'était, elle, présentée pour un poste vacant dans l'une des drogueries de la chaîne Rossmann à Cheb, en Bohême de l'Ouest. Même réponse de la part de l'employeur potentiel : le poste est déjà occupé.
Même si les associations de Roms se plaignent fréquemment d'une réelle discrimination raciale à l'embauche, il est encore assez rare que ce genre de décisions soient rendues par les tribunaux tchèques. Pour les militants anti-racistes, si la pratique du testing se développe, les condamnations pourraient être beaucoup plus nombreuses.