La justice tchèque refuse d’interdire un parti d’extrême droite

Photo: CTK

Le Parti ouvrier (Dělnická strana), formation politique d’extrême droite, ne sera pas interdit. La Cour administrative suprême a rejeté la demande de dissolution du parti présentée par le gouvernement qui estime que le parti donne son appui aux extrémistes et cherche à renverser le système démocratique en République tchèque.

Photo: CTK
Le ministère de l’Intérieur, qui a été la partie plaignante dans ce procès, a réagi entre autres à une récente déclaration dans laquelle le Parti ouvrier refusait de tolérer le système politique établi dans le pays après la chute du communisme en 1989. Le ministère rend le parti responsable également du conflit qui s’est produit récemment entre la police et les habitants de la ville de Litvínov en Bohême du Nord. Selon le politologue Pavel Pečínka, les preuves sur le caractère illégal du Parti ouvrier existent aussi dans une série d’articles que le parti a publié sur son site Internet. Tous ces arguments n’ont cependant pas été jugés suffisants pour l’interdiction du parti par la Cour administrative. Le juge Vojtěch Šimíček explique:

«Nous avons cherché à définir d’une façon très détaillée toutes les raisons et tous les procédures que la Cour administrative suprême adopte et adoptera dans cette affaire. Le gouvernement n’a pas réussi à réunir les preuves nécessaires sur aucune des raisons qui, selon la loi et les conventions internationales, permettraient d’interdire un parti politique.»

Tomáš Vandas,  photo: CTK
A l’issue du procès, le chef du Parti ouvrier, Tomáš Vandas, n’a pas caché sa satisfaction :

«Il est très bien pour nous que la Cour administrative suprême ait fait preuve de son objectivité et ait résisté aux pressions politiques. Cela veut dire que le droit et la démocratie existent toujours dans ce pays. Il est important pour moi que la Cour ait constaté que le Parti ouvrier est une formation politique légale qui fait partie du système politique de la République tchèque.»

Et Tomáš Vandas d’affirmer que son parti ne cherche que le changement du système politique par les moyens démocratiques. Le verdict a provoqué, cependant, des critiques à l’adresse du ministère de l’Intérieur. L’opposition lui reproche d’avoir bâclé les préparatifs du procès. Le ministre de l’Intérieur Ivan Langer s’est donc vu obligé de réagir à ces critiques:

Ivan Langer,  photo: CTK
«Il faut se rendre compte que c’était, historiquement, le premier verdict de son genre et que nous sommes donc entrés sur un territoire inconnu. Pour moi personnellement ce verdict est important non pas tellement par son contenu, mais par le fait même qu’il soit tombé et parce qu’il fournit une interprétation de la loi qui nous manquait jusqu’à présent.»

Et le ministre ajoute que ce n’est qu’une bataille perdue et promet de poursuivre la guerre contre tout ceux qui répandent la xénophobie, l’intolérance et la haine qu’elle soit raciale ou autre.