Un pas important dans la lutte contre l'extrémisme de droite

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Ce mercredi matin, la Cour suprême administrative a décidé de dissoudre le Parti ouvrier (DS). A trois mois des élections législatives, la principale formation d’extrême droite du pays disparaît donc de l’échiquier politique.

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La Cour suprême administrative a rendu son verdict après avoir étudié près de mille pages de documents témoignant du fait que le Parti ouvrier est un parti extrémiste qui menace la démocratie, qui collabore avec les néonazis et souhaite instaurer un régime totalitaire. Elle a ainsi donné suite à une deuxième proposition d’interdiction formulée par le gouvernement, la première ayant été rejetée l’année dernière, en raison d’un manque de pièces justificatives.

Pour le chef du Parti ouvrier désormais dissolu Tomáš Vandas, cette décision serait motivée par la volonté d’éliminer un concurrent politique:

Tomáš Vandas,  photo: CTK
« Nous voulons vivre dans une société dans laquelle les gens qui ont une vision du monde différente, qui craignent par exemple la venue en masse d’immigrés, ne soient pas forcément considérés comme des néonazis ou des extrémistes ».

La cour a cependant présenté tout un éventail de preuves convaincantes démontrant que le Parti ouvrier renoue effectivement avec l’idéologie nazie tant en ce qui concerne ses symboles que ses actes et expressions verbales. Et de le caractériser comme un parti « xénophobe, chauvin, populiste et homophobe ».

Le Parti ouvrier a été fondé en 2003. Depuis, il a réussi à s’établir, à élargir le nombre de ses sympathisants et à s’attirer le feu des projecteurs, notamment en organisant des manifestations dans des quartiers roms. En 2008, il a remporté un premier succès aux élections régionales avec plus de 1% des voix. Il s’est fait aussi remarquer aux dernières élections européennes, avec un score de quelques 30 000 voix. En ce qui concerne les élections législatives de mai prochain, les derniers sondages lui donnaient près de 1,8 % des intentions de vote.

Le Parti ouvrier dissolu, ses représentants se déclarent d’ores et déjà prêts à fonder un nouveau parti ou à s’associer à un parti proche déjà existant, afin de rester en lice pour ces élections… A suivre donc les futures stratégies des extrémistes de droite, « version tchèque ».