La Lanterne magique fête ses 60 ans
La Lanterne magique (Laterna magika en tchèque) fête ses 60 ans d’existence. A l’origine, spectacle conçu pour l’Exposition universelle de Bruxelles en 1958, celui-ci a donné son nom au théâtre qui, aujourd’hui, poursuit la tradition de ce spectacle multimédia conçu par Alfred Radok et Josef Svoboda. Retour sur l’histoire de la Lanterne magique.
C’est dans ce contexte que naît la Lanterne magique, premier spectacle multimédia au monde, sans paroles, qui mêle la danse, la musique, la pantomime avec des effets de lumière et des projections simultanées sur plusieurs écrans. Si aujourd’hui, ce type de mise en scène est courant, à la fin des années 1950, c’était une petite révolution artistique.
Créé par Alfred Radok et Josef Svoboda, le spectacle donne son nom en 1959 à un théâtre pragois qui va se spécialiser dans la création de nombreuses autres performances multimédias. Aujourd’hui encore, la Laterna magika attire un large public, comme le précise Pavel Knolle, directeur artistique de l’ensemble :
« D’abord nous avons été très attractifs pour le public étranger. Nous étions le seul théâtre à Prague à proposer un programme non-verbal. Et depuis que nous avons été rattachés au Théâtre national en 2010, nous avons commencé à également attirer un public tchèque, et notamment davantage de jeune public. »Avec ses 39 premières, et sa centaine de déplacements dans le monde entier, même sous le régime communiste, la Lanterne magique a été un des rares espaces de liberté pendant une bonne partie de son existence.
Le Cirque magique est un des spectacles les plus joués et les plus connus de l’ensemble. Au programme depuis 1977, le spectacle a pas moins de 6 400 reprises au compteur et continue d’attirer un large public. Le soliste Pavel Veselý, décédé en janvier, s’était souvenu au micro de la Radio publique tchèque, l’an dernier, à l’occasion du 40e anniversaire du spectacle :
« A la Lanterne magique, il y avait une règle immuable : la chorégraphie et les performances sur scène devaient en partie se plier à ce qui se passait à l’écran. Mais il fallait que ce soit équilibré. S’il y avait de superbes performances sur scène, ce n’était que du ballet. Et inversement, ça n’allait pas non plus. Donc il fallait trouver un équilibre entre la chorégraphie, les performances scéniques et le film projeté. »Le jeu des lumières, combiné au mouvement et aux projections sur différents écrans permettent de créer un spectacle original, tout en fantaisie et en poésie. Le grand art de l’illusion y est poussé à son extrême, avec des rapports différents entre la scène et les images projetées. Il n’est pas rare d’y voir des personnages apparaître sur l’écran, d’où ils pénètrent sur la scène et vice-versa. Cette étonnante imbrication des différents espaces fait toute l’originalité des spectacles de la Lanterne magique praguoise, rappelant ainsi qu’elle ne tire pas pour rien son nom de l’ancêtre des visionneuses de film, du XVIe siècle, grande pourvoyeuse de fantasmagories en tout genre.