Les députés communistes - Jiri Dolejs, Miroslav Grebenicek et Milan Bicik, photo: CTK
Commençons par une brève explication de ce qu'est la loi sur les lustrations. Il s'agit d'une loi adoptée après la chute du communisme. Elle interdit l'accès des anciens hauts fonctionnaires du parti communiste et des anciens membres ou agents de la police politique du régime totalitaire, la StB, aux postes de fonctionnaires. Le député communiste, vice-président de la Chambre des députés, Vojtech Filip, vient d'effectuer une nouvelle tentative : il a présenté un projet d'abolition de la loi sur les lustrations. Il n'est pas passé. Cela veut dire que pour occuper un poste dans l'administration de l'Etat, il faudra toujours faire « patte blanche », donc présenter un certificat prouvant que l'intéressé n'était pas membres ou agent de la StB. Sur les 200 députés, que compte la Chambre tchèque, seuls 48 étaient pour l'abolition. Les communistes ont été soutenus par certains députés sociaux-démocrates, mais la majorité des députés a dit non. Le vote de ce mercredi était assez important, car l'avenir du gouvernement de coalition était en jeu. Le chef d'un de ses partis, l'Union de la liberté/Union démocrate, Petr Mares, avait menacé de quitter la coalition si le projet d'abolition de la loi sur les lustrations était adopté. Cela aurait conduit à une crise gouvernementale. En fin de compte, cela a été évité.
On remarque que le ministre de la Culture, Pavel Dostal, a rigoureusement critiqué la loi sur les lustrations. Pour lui, cette loi institue le principe de culpabilité collective, ce qui ne répond pas aux principes du monde démocratique. C'est un peu sur cela que misaient les communistes en présentant le projet d'abolition de la loi. Selon le député communiste, Vojtech Filip, la Tchéquie, en appliquant cette loi, viole les normes juridiques internationales et les droits de l'homme. Tout citoyen doit bénéficier des mêmes droits à l'emploi. D'après un autre député, Hana Marvanova, c'est la vérité, mais le droit égal à l'emploi n'institue pas le droit à la fonction, aux plus hauts postes dans la hiérarchie administrative de l'Etat. Il ne peut donc s'agir d'une discrimination. La loi sur les lustrations suscitera, certainement pendant un certain temps, encore, les controverses.