La musique pour évoquer la vie et l'oeuvre de Franz Kafka
La Musique de Kafka, tel est le nom d’un projet multimédia imaginé par le compositeur et pianiste français Damien Riba. Ce dernier a composé et enregistré des morceaux inspirés de l’œuvre du célèbre écrivain pragois et de sa vie. Un album, un livre et un film en sont le résultat. Ce projet aura son avant-première le 4 octobre prochain au 31e Festival du Livre de Mouans-Sartoux. L’occasion d’évoquer la genèse de la Musique de Kafka avec Damien Riba.
Comment met-on en musique la vie et l’œuvre d’un écrivain ?
« C’est un défi ! Sa vie, son œuvre, c’est ressentir plein d’émotions, c’est être amusé, ému. Il existe une part de mystère dans la vie de cet homme au départ mais qui devient ensuite extraordinaire dans son écriture. »
Il y a eu plusieurs femmes importantes dans sa vie et cet aspect-là se reflète dans le projet puisqu’un morceau porte le nom de Felice, une de ses compagnes…
« Tout à fait. J’ai d’ailleurs à côté de moi la violoniste Marie Fraschini : elle joue du violon et moi du piano dans la Habanera de Felice qui se rapporte à cette jeune berlinoise, amie intime de Kafka, à laquelle il a été fiancé deux fois mais qu’il n’a jamais épousée. »
Franz Kafka est un écrivain, c’est connu, mais sait-on qu’elle était son rapport à la musique ?
« A ma connaissance il n’était pas musicien, mais mélomane, il l’était, c’est sûr. On en trouve des traces dans son journal. Nous savons qu’il était très amateur de musique, notamment de musique klezmer chantée en yiddish. »
C’est un projet multiforme, multimédias, puisque ce n’est pas seulement un album, mais aussi un livre avec des photographies, un film…
« Il y a en effet de multiples supports avec un livre illustré de photos inédites sur Prague et la Bohême. On ne le sait pas toujours mais Kafka a passé son enfance dans la famille de sa mère du côté du Polabi, la région de la vallée de l’Elbe, du côté de Podebrady. Il y a des photos de ces bords de l’Elbe. Ensuite, il y a un album de musiques originales où j’ai également invité Lionel Fraschini, l’époux de Marie, qui joue de la guitare dans La Valse de Josefov, le quartier juif de Prague bien connu. Il y a enfin un film documentaire poétique qui comprend la bande-son précédente et qui illustre en une trentaine de minutes les temps forts de la vie de Kafka, cet être en révolte permanente. »Avez-vous collaboré avec des intervenants tchèques ?
« Non, c’est un projet totalement indépendant. D’une part parce que je voulais garder ma liberté, ensuite parce que j’avais déjà des musiciens qui m’accompagnaient. J’ai en effet collaboré avec des artistes tchèques depuis les années 2000 mais sur d’autres projets. Sur Kafka, je suis parti de zéro. »
Pour les personnes intéressées par votre projet, où et quand peuvent-elles le découvrir ?
« Concernant la diffusion de notre travail, nous allons participer les 5, 6 et 7 octobre prochains au Festival du Livre de Mouans-Sartoux, le plus grand salon de la Côte d’Azur, qui attend quelque 60 000 visiteurs. Ce livre est également à disposition du public sur notre site internet. »
Peut-on espérer une première tchèque un jour ?
« Pourquoi pas ? Cela dépendra aussi de la disponibilité des musiciens qui sont des professionnels. Bien sûr, pourquoi pas nous déplacer pour donner à Prague un petit récital ! »
https://jazzboos4.wixsite.com/kafka