La Passion du Christ sort sur les écrans tchèques
La Passion du Christ de Mel Gibson sort cette semaine sur les écrans tchèques. Alena Gebertova.
Tomas Halik, prêtre et professeur universitaire :
« Il ne s'agit pas d'une propagation de la violence, car celle-ci est située dans un certain contexte. La violence y est utilisée comme un moyen, comme un miroir de notre époque, d'une mentalité qui est la nôtre. Force est en même temps de constater que les Evangiles sont dans ce sens beaucoup plus discrets. Au coeur de ceux-ci, on ne trouve pas une fascination pour la souffrance et le sacrifice, mais un message... »
Le père Romuald qui est dominicain va plus loin encore :
« Je pense que la réalité de la croix fut encore beaucoup plus brutale que celle qui est présentée dans le film... Non, il ne s'agit pas d'une propagation de la violence. Le film montre jusqu'où peuvent aller la violence et la brutalité de l'homme ».
La Passion du Christ de Mel Gibson, pour lequel le distributeur tchèque prévoit entre 150 et 200 000 spectateurs, peut-il être perçu comme antisémite ? Tomas Halik :
« Il faut distinguer deux choses : l'antisémitisme et l'anti-judaisme. Ce film n'est nullement antisémite. Jésus, Marie, les apôtres étaient des sémites, des Juifs. Donc on ne saurait parler d'antisémitisme. L'anti-judaisme est une polémique avec une religion. Le film souligne en quelque sorte des éléments contre le judaïsme. Il est vrai que, parfois, l'anti-judaisme prépare un terrain psychologique pour certains éléments antisémites. Une certaine prudence est donc de rigueur... »On notera pour finir qu'en rapport avec la sortie de la Passion du Christ sur les écrans tchèques, des représentants d' Eglises chrétiennes et de congrégations juives tchèques se sont concertés pour condamner l'antisémitisme. Et de constater qu'il faut considérer le film de Mel Gibson comme une expression artistique reflétant les positions et les réflexions personnelles de son créateur.