La Radio tchèque célèbre ses 85 printemps

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Le 18 mai est une journée anniversaire pour la Radio tchèque. En effet, c’est le 18 mai 1923 que les émissions quotidiennes de la radiodiffusion ont commencé sur le territoire de l’ancienne Tchécoslovaquie qui venait d’être proclamée en 1918. A la place de notre habituel guide touristique, nous vous proposons un programme spécial consacré au 85e anniversaire de la radiodiffusion, sans trop évoquer le passé pour autant. Nous commencerons quand même avec les indicatifs historiques diffusés par Český rozhlas 1 (Radio tchèque 1) – Radiožurnal, en ce 18 mai 2008.

L’indicatif que vous avez entendu rappelle la période d’après-guerre, avec un indicatif que vous connaissez peut-être, si vous écoutez Radio Prague depuis longtemps, sous le communisme. C’est Klement Gottwald, premier président communiste qui annonce la démission des ministres du gouvernement démocratique de l’époque, en 1948. Quelques échos aussi d’août 1968 et l’occupation soviétique. Vous avez ensuite entendu le premier président de la République tchèque indépendante, Václav Havel, et le président actuel, Václav Klaus, dans son dernier discours du Nouvel an, le 1er janvier 2008.

Les deux indicatifs se terminent par la devise : « Nous sommes toujours là où vous avez besoin de nous. La Radio tchèque ! » Du passé revenons au présent avec une personne qui, elle aussi, est toujours là, et depuis bien longtemps, à la Radio tchèque, plus concrètement à la station Vltava. Bienvenue dans les studios de la Radio tchèque, mais numéro 7, Radio Prague, à Eliška Závodná !

Eliška, Tu es donc toujours là, cela veut dire que tu es à la Radio tchèque depuis quand ?

Eliška Závodná
"Je suis arrivée à la Radio tchécoslovaque, il y a 22 ans. Je dois dire que je ne suis pas journaliste de formation, car j’ai fait des études de langues et de littérature comparée, de la théorie du théâtre et c’est par accident que j’ai commencé à travailler ici à la radio. J’ai commencé tout d’abord à la radio pour les enfants et pour la jeunesse. Je préparais aussi des cours de langues pour les enfants. C’étaient aussi différents programmes avec des journalistes, mes collègues que j’adore aujourd’hui encore, par exemple Milena Lukavská qui a beaucoup contribué à mes expériences à la radio. Puis, j’ai commencé à faire différents programmes pour les adultes, des genres littéraires, du théâtre aussi et sur la vie quotidienne."

Est-ce que tu te rappelles de tes débuts à la radio ? Cela devait être bien différent de ce qu’elle est aujourd’hui ?

"C’était très différent quant aux technologies, car c’étaient des technologies analogiques, mais je dois dire que ce qui reste aujourd’hui, ce qui existait il y a vingt ans aussi, c’est les gens, parce que je crois que la radio c’est un média qui appartient au XXe siècle. Il faut dire que les technologies peuvent transformer seulement la manière de travailler, mais pas l’esprit qui existe à la radio."

Et tes meilleurs souvenirs du travail à la radio ?

"Mes meilleurs souvenirs, ce sont les rencontres avec les auditeurs, et les gens que j’ai croisés grâce à mon travail ici, suivant les programmes que j’ai préparés. J’ai rencontré des personnages très différents. Par exemple, des personnages vraiment illustres, en ce qui concerne la culture française. C’étaient aussi des femmes de lettres, Corinne Mayer par exemple. J’ai rencontré Corinne Mayer ici à Prague et j’ai commencé aussi à traduire son livre sur Casanova. C’était vraiment très intéressant, de même que la rencontre avec Sempé et je dois dire que cela m’a beaucoup donné ainsi qu’à nos auditeurs, parce qu’ils ont été fascinés par ces deux personnages. Et puis, j’ai aussi rencontré des gens de tous les jours, des gens qui ne sont pas du tout illustres, mais qui ont des histoires de vie très intéressantes et qui ont aussi fasciné nos auditeurs."

Nous sommes maintenant en pleine reconstruction du bâtiment historique où tu as certainement eu tes bureaux comme nous d’ailleurs à Radio Prague. Est-ce que tu ressens une certaine nostalgie dans nos nouveaux bureaux, nos nouveaux studios ?

"Je ne suis pas tellement nostalgique, mais j’aime les traditions et le bâtiment qui se reconstruit, c’est une tradition de la radio, alors il fait partie de la Radio tchèque, et j’aimerais bien y retourner et continuer dans la tradition et l’esprit de la radio."

Et aujourd’hui, à l’époque de la révolution dans le monde de l’information, avec l’informatique, Internet, le numérique, qu’est-ce que cela représente de travailler à la radio, c’est plus simple ?

"Pour moi, c’est plus simple, mais je me dois de constater que pour moi ce qui reste, c’est toujours la fascination, ma fascination des mots ou des sons, car c’est quelque chose de plus intime pour moi et pour l’auditeur aussi. Nous au studio, nous ne sommes jamais seuls, et j’espère que nos auditeurs ne le sont pas non plus."

Avec Eliška Závodná nous sommes donc revenus au présent, avec de nouveaux bureaux, de magnifiques centres de réalisation dans la Maison des studios, et en attendant que le bâtiment historique de la rue Vinohradská ouvre de nouveau ses portes, avec son ascenseur historique rénové et peut-être un bon restaurant à la place de la cantine vétuste. Pour l’instant, ce sont les perceuses, les marteau-piqueurs qui y règnent, mais ce pourrait être là que nous fêterons les 90 ans de la radiodiffusion sur le territoire de la République tchèque, dans cinq ans. Même si vous ne connaissez pas la langue tchèque, nous vous recommandons de visiter le site de la Radio tchèque www.rozhlas.cz. Vous y trouverez le logo anniversaire avec le chiffre 85, des photographies et d’autres documents historiques. A l’occasion de son anniversaire, la Radio tchèque a aussi monté la copie de la tente d’où furent diffusées les premières émissions dans la cour du Rudolfinum, à l’occasion de la Nuit des musées, le 14 mai. Le programme spécial consacrée au 85e anniversaire de la radio se termine et nous espérons vous retrouvez à l’écoute de la prochaine rubrique touristique de Radio Prague, dans une semaine, mais aussi de nos émissions quotidiennes.