La renaissance de l'industrie textile tchèque se confirme

Photo: Veba / YouTube

L’industrie textile tchèque continue de sortir de la crise qui l’a lourdement frappée notamment dans les années 1990, en raison essentiellement des importations bon marché en provenance d’Asie. Les chiffres d’affaires des sociétés textiles sont en hausse, et l’année 2016 devrait confirmer cette tendance. L’évolution de la situation au Proche-Orient et en Afrique pourrait toutefois leur faire perdre des marchés traditionnellement porteurs.

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Au plus bas il y a encore quelques années de cela, les sociétés textiles tchèques se portent aujourd’hui nettement mieux. Pour rappel, en 2015, elles ont réalisé un chiffre d’affaires global de près de 52 milliards de couronnes (près de 2 milliards d’euros), soit le meilleur résultat enregistré depuis 2009.

La croissance économique du pays, la demande intérieure et leur spécialisation sont les trois principaux facteurs expliquant cette évolution positive. « Le client tchèque s’intéresse de plus en plus à l’origine du produit ou du service qu’il achète. Il veut savoir s’il a été confectionné et réalisé en République tchèque », avait déjà confirmé en début d’année l’Association de l’industrie du textile, de l’habillement et du cuir (ATOK).

Néanmoins, ce sont d’abord les sociétés spécialisées dans l’offre de produits que les usines asiatiques ne proposent pas qui ont survécu à la crise économique et à la concurrence internationale. Il s’agit là notamment des spécialistes du textile technique destiné à l’industrie automobile, du bâtiment ou agricole. Le quotidien économique Hospodářské noviny cite ainsi l’exemple de la société Kordárna Plus, spécialisée dans la production de tissus pour l’industrie du caoutchouc. Celle-ci a réalisé en 2015 un chiffre d’affaires de plus de 2,5 milliards de couronnes (93 millions d’euros), soit 10 % de plus qu’en 2014. Dans une région, la Moravie du Sud, où les sociétés productrices de pneumatiques sont nombreuses, Kordárna Plus est d’abord un acteur local. « La part du travail manuel est tellement importante qu’automatiser la production n’est pas simple. C’est pourquoi ce n’est pas une activité intéressante pour les entreprises en Europe occidentale », explique Marek Malík, le président-directeur général de Kordárna Plus.

Comme dans la plupart des autres secteurs de l’industrie en République tchèque, les sociétés textiles, qui emploient au total quelque 22 000 personnes (+2,8 % d'embauches en 2015), sont confrontées à un manque de main-d’œuvre qualifiée, une réalité qui freine dans certains cas le développement de leur production et leur croissance.

Mais si la demande en République tchèque est relativement importante, les résultats des sociétés tchèques dépendent en grande partie de leurs exportations. En Europe, l’Allemagne, l’Italie et la Pologne sont les principaux pays pour l’écoulement de leurs produits. Les Etats-Unis représentent également un marché d’avenir. En revanche, la situation est plus compliquée en Afrique, comme le prouve l’exemple de la société Veba (cf. : http://www.radio.cz/fr/rubrique/economie/textile-la-societe-veba-en-difficulte-sur-le-marche-africain).

Plus généralement, tandis que le montant du volume des exportations en Afrique s’était élevé à 2,27 milliards de couronnes (84 millions d’euros) en 2014, il n’était plus que de 1,65 milliards de couronnes (61 millions d’euros) en 2015. Pour autant, les Tchèques ne comptent pas abandonner le continent et préparent de nouveaux produits pour les marchés africain et arabe de façon à pouvoir réagir rapidement à la reprise attendue dans la région.