La République tchèque prête à accueillir des réfugiés, mais sans quotas
A la veille du sommet européen des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne qui doit se dérouler ces jeudi et vendredi à Bruxelles, la République tchèque affirme qu’elle serait prête à accepter quelques centaines de réfugiés de manière volontaire. Toutefois, elle maintient sa position de principe de refus des quotas migratoires voulus par la Commission européenne pour soulager notamment l’Italie et la Grèce, en première ligne lors de l’arrivée des migrants.
La République tchèque, tout comme les autres pays du groupe de Visegrad, avec lesquels elle a signé ce mercredi une déclaration commune dans ce sens, ne cesse pour sa part de répéter que les quotas ne sont pas une solution, et que l’accueil des migrants devrait être basé sur le principe du volontariat. C’est d’ailleurs l’esprit de la feuille de route préparée par le gouvernement tchèque pour le Premier ministre Bohuslav Sobotka qui sera jeudi à Bruxelles :
« Nous avons toujours accueilli des réfugiés par le passé, sur la base du volontariat, des règles de Schengen et de notre législation. Nous voulons que la situation reste telle quelle, que ce soit le gouvernement qui décide de qui et quand nous accueillons des migrants et que ne soit pas instauré un mécanisme qui décide de nos affaires sans nous consulter. Nous refusons les quotas migratoires et avec les autres pays du groupe de Visegrad, nous allons le faire savoir encore une fois lors du sommet. Mais nous voulons proposer différentes formes de soutien aux pays qui sont le plus sous la pression de l’afflux migratoire, grâce à nos experts, à un soutien financier, et en accueillant un certain nombre de réfugiés. »
La République tchèque, comme d’autres pays de l’Union européenne, insiste sur la nécessité de trouver des solutions en amont. C’était d’ailleurs le sens des discussions menées vendredi dernier entre Bohuslav Sobotka et son homologue britannique David Cameron :« Nous sommes d’accord pour dire que la solution est de stabiliser la situation notamment en Libye, de se mettre d’accord avec les différents pays d’Afrique d’où sont originaires les migrants. Il faut également mettre en place un système qui fasse en sorte que les migrants arrivant en Europe et qui n’obtiennent pas l’asile, puissent retourner dans leur pays. »
En lien avec la crise migratoire en Europe, le ministre de l’Intérieur, Milan Chovanec a décidé à la fin de la semaine dernière de renforcer les contrôles policiers sur les routes tchèques mais également dans les trains, notamment ceux en provenance de Hongrie ou d’Autriche. Kateřina Rendlová, porte-parole de la police tchèque :
« La police tchèque effectue le plus souvent des contrôles aux endroits où les réfugiés ont l’habitude d’entrer sur le territoire tchèque, mais aussi sur les trajets qu’ils empruntent en transitant par la République tchèque. Ces contrôles sont réalisés à différents degrés. Ils sont faits également là où se trouvaient autrefois des postes-frontières mais pas uniquement. »Dans ce contexte tendu de crise migratoire, où les tentations xénophobes ressurgissent plus aisément comme on a pu le voir dimanche dernier en Slovaquie où s'est déroulée une manifestation organisée par un « mouvement anti-islamique », neufs enfants issus de familles de réfugiés et qui fréquentent des écoles primaires tchèques ont été distingués lundi pour leurs bons résultats scolaires. Un prix remis par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) en République tchèque, qui entend promouvoir une image positive des réfugiés dans les médias et la société tchèque.