La République tchèque, pays de transit de migrants illégaux
Même si la République tchèque n’est pas la première destination des migrants illégaux, elle est de plus en plus utilisée comme pays de transit par ceux qui fuient leur pays, victimes la plupart du temps de conflits armés ou de catastrophes humanitaires, pour rejoindre des pays d’Europe occidentale. Face à l’augmentation du nombre de migrants illégaux au sein des pays membres de l’Union européenne, la République tchèque entend elle aussi prendre des mesures pour contribuer à la résolution d’un problème délicat et difficile.
Selon les informations disponibles, la démarche des migrants illégaux consiste tout d’abord à rejoindre à l’aide de passeurs le territoire de la Hongrie, où ils font une demande d’asile, puis continuent leur route vers les pays occidentaux en passant la République tchèque. Au mois de février par exemple, 44 réfugiés, quatre Irakiens et trente-neuf Syriens, ont été découverts en Bulgarie dans un camion conduit par un Tchèque. La porte-parole de la police des étrangers, Kateřina Rendlová, a indiqué dans ce sens :
« Le fait est qu’à la fin de l’année 2014, la grande majorité des réfugiés a été retrouvée dans des trains, tandis qu’à l’heure actuelle, on intercepte des migrants clandestins cachés dans des camions ou dans des bus longue distance. »
Les étrangers détenus sont généralement transférés au centre de détention situé à Bělá pod Bezdězem, aux confins de la Bohême centrale et de la région de Liberec, avant d’être renvoyés dans le pays où ils ont fait leur demande d’asile. Pour Elena Tulupova, membre d’une organisation rassemblant dix-huit ONG travaillant avec des réfugiés, il faudrait avant tout que l’administration du pays traite les migrants de façon individuelle. Dans ce sens, les étrangers, provenant avant tout des zones de conflits armés, devraient voir leur situation évaluée, afin qu’ils puissent demander une protection internationale et obtenir l’asile, à la place de se faire renvoyer dans d’autres pays européens, déjà surmenés.Face à la crise humanitaire qui se déroule dans les eaux de la Méditerranée et face à la situation d’extrême urgence liée à une affluence incontrôlable de migrants illégaux voulant atteindre le sol européen, le Premier ministre, Bohuslav Sobotka, a indiqué :
« Nous avons besoin de stabiliser la région nord-africaine. La responsabilité doit être endossée par les gouvernements locaux, qui devraient y être constitués même avec le soutien de l’Union européenne. Nous devons aider les gens sur place afin d’améliorer leurs conditions de vie. Il est impossible de leur dire : ‘Ecoutez, si vous n’y arrivez pas ici, si vos gouvernements ne fonctionnent pas, venez tous en Europe’. »Toutefois, la République tchèque continue de refuser l’idée de quotas visant les réfugiés. Le Premier ministre a également fait savoir qu’il souhaitait que le Conseil de sécurité des Nations unies donne un mandat d’opération militaire à l’Union européenne, qui pourrait alors aider à stabiliser la situation dans les eaux côtières de la Libye.
Ce mercredi, le gouvernement compte également discuter du soutien qu’il s’apprête à débloquer pour venir en aide aux réfugiés touchés par la guerre ou des catastrophes naturelles. Dans le cas où le projet est adopté, la République tchèque versera la somme de 60 millions de couronnes (près de 2,2 millions d’euros), dont les deux tiers seront destinés au Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, qui cherche depuis longue date à stabiliser la situation dans l’un des plus grands camps de réfugiés en Jordanie.Chaque année, la République tchèque accueille environ 1 100 demandeurs d’asile. Au mois de janvier dernier, le gouvernement s’est notamment engagé à accueillir quinze familles syriennes, qui devraient arriver en République tchèque au plus tôt mi-2015.