La République tchèque veut lutter contre la corruption

La République tchèque est réputée pour être un des pays les plus corrompus de l’Union européenne. Lundi, le gouvernement a adopté un paquet anti-corruption qui propose des solutions en vue d’améliorer la situation existante. Le Premier ministre Jan Fischer :

« Il est clair que ces mesures ne seront pas à même de résoudre immédiatement, comme sous l’effet d’une baguette magique, le problème de la corruption en République tchèque. Mais ces mesures sont à mon sens nécessaires, car sans leur adoption, on donnerait le feu vert à l’extension de la corruption dans le pays. »

Les mesures impliquées dans le paquet sont plus radicales que jamais. On retient en premier lieu la proposition de mise en valeur de l’institution du témoin principal jouissant de l’impunité, ainsi que celle de l’agent provocateur. Il élargit également la gamme d’actes criminels pouvant faire l’objet d’écoutes policières, et introduit des contrôles plus sévères des commandes publiques afin de les rendre plus transparentes.

Photo: Barbora Němcová
Le paquet a été préparé par le ministre de l’Intérieur, Martin Pecina, qui considère que la corruption est à l’origine du crime organisé et de la criminalité économique. Et de se déclarer prêt « à faire preuve d’une grande résolution dans ce domaine ». Son prédécesseur Ivan Langer (ODS) formule à ce sujet certaines réserves :

« La lutte contre la corruption ne s’appuie pas sur des solutions simples. Il faut insister sur la transparence des décisions et, surtout, réduire l’espace qui est réservé à l’Etat en ce qui concerne les commandes publiques, car la corruption peut se développer à partir du moment où la décision incombe à l’Etat. Hélas le paquet ne vise pas la prévention, mais uniquement la répression. »

En dépit de ces objections et de certaines autres remarques critiques, le paquet de mesures gouvernementales de lutte contre la corruption semble satisfaire l’ensemble des partis politiques, d’où une chance réelle qu’il soit adopté à la Chambre des députés. C’est dans trois semaines environ qu’il y sera soumis.