La section bilingue franco-tchèque du Lycée slave d’Olomouc souffle ses 25 bougies
Après, début novembre, la section bilingue franco-tchèque du Lycée Neruda, à Prague, qui a fêté ses 25 ans d’existence, c’est au tour de celle du Lycée slave d’Olomouc de faire de même, avec une petite fête organisée à cette occasion ces vendredi et samedi. A l’origine de cette section, un professeur de français, enseignant à l’université de la ville, fervent francophile, comme nous le rappelle Benjamin Hildenbrand qui pour sa part enseigne l’histoire -géographie en français au Lycée slave.
Quel est le profil des élèves qui vont dans cette section ?
« On a des profils très variés. Généralement, on pense que ceux qui apprennent le français viennent de bonnes familles. Les gens ont souvent l’impression que le français est une langue un peu plus ‘noble’. On a vraiment de tout. On a de plus en plus des binationaux, des enfants de parents qui sont tchèques et espagnols, ou tchèques et vietnamiens. On a aussi plusieurs tchéco-belges. C’est très varié. Bien sûr, on a toujours une majorité de Tchèques, mais ça se diversifie de plus en plus. »
Que recherchent-ils en rejoignant cette section franco-tchèque ?
« Je pense qu’avant tout, ce n’est pas apprendre le français, mais plutôt pouvoir suivre les méthodes françaises d’apprentissage, c’est-à-dire pas seulement apprendre tous les faits mais aussi apprendre à réfléchir par soi-même, à avoir une pensée plus structurée que dans une section normale. Personnellement, j’enseigne aussi à l’université et je vois la différence entre nos élèves et les élèves d’universités ou ceux qui ont fait la section et ceux qui ne l’ont pas faite. Je dirais qu’à l’université, nos élèves arrivent mieux à réfléchir, ils ont une pensée plus structurée et s’adaptent plus facilement ou plus rapidement que les autres aux exigences universitaires. »
Pour les 25 ans de la section, vous avez prévu un programme ce vendredi et samedi…« On a combiné ça avec notre journée portes ouvertes pour nos futurs élèves. Mais c’est aussi une occasion pour les anciens élèves de revoir le lycée. En effet, l’an dernier et en début d’année, il a beaucoup changé. Toute la façade a été rénovée et est désormais bleu, blanc, rouge. Samedi soir, on a une soirée pour les anciens élèves et les anciens professeurs. On espère que beaucoup d’anciens vont venir pour pouvoir discuter ensemble. Il y aura de la musique et les gens pourront danser, boire, discuter. »
Cet anniversaire tombe une période sombre pour la France. Est-ce qu’en tant qu’enseignant vous avez dû répondre à des questions de vos élèves sur les attentats de Paris ? Est-ce un sujet qui est venu spontanément de la part des élèves ?
« Ça s’est passé le week-end et le 16 et 17, nous n’avions pas cours. On est donc rentrés le mercredi. Le directeur a fait un discours au micro, on a fait une minute de silence. Par la suite, certaines classes ont posé des questions, donc on en a en effet discuté. Moi, en tant que professeur d’histoire-géographie, j’ai essayé d’expliquer la situation en amont. Ce n’est pas forcément facile. Beaucoup étaient très intéressés et posaient des questions. Le but était un peu d’essayer de leur amener un autre discours que celui que l’on peut entendre chez les hommes politiques actuels. Le président ou l’ancien président tchèque, pour ne pas les citer, qui disent souvent n’importe quoi. Il faut essayer par des faits, pas seulement par nos opinions propres, de démonter les faux arguments ou les contre-vérités que peuvent exprimer certains hommes politiques. »