La Tchéquie a célébré le 90e anniversaire de la fondation de la Tchécoslovaquie

Foto: Martina Stejskalová

Diverses manifestations, expositions historiques et autres actions ont été organisées pour les célébrations du 90e anniversaire de la naissance du premier Etat indépendant des Tchèques et des Slovaques, le 28 octobre 1918. Pourtant, c’est surtout l’imposant défilé militaire sur l’une des principales artères de la capitale Prague, l’avenue Evropská, qui conduit de la place de Dejvice vers l’aéroport de Prague, dans le VIe arrondissement, qui a certainement le plus marqué les cérémonies.

Vlasta Parkanová et Václav Klaus,  photo: CTK
C’est après l’arrivée du président de la République, Václav Klaus, accompagné de la ministre de la Défense, Vlasta Parkanová, qui ont passé en revue la garde d’honneur, que la cérémonie a commencé au son des musiques militaires. Il faut dire que le temps n’a pas été des plus cléments pour ce plus grand défilé militaire depuis 1985, quand le régime communiste était encore au pouvoir et que les défilés militaires avaient lieu, non loin de là, sur l’esplanade de Letna et étaient une démonstration de force avant tout. Pourtant, les spectateurs sont quand même venus par milliers et étaient surtout curieux de voir les nouveaux chasseurs de l’armée de l’air tchèque, les fameux Gripen qui avaient fait couler pas mal d’encore et suscité des controverses lors de l’appel d’offres qui avait conduit à leur choix. En fin de compte, les spectateurs sont restés sur leur faim, car les Gripen ont, certes, survolé l’avenue Evropská mais sans être vus en raison du ciel complètement couvert. Par contre, les nombreux spectateurs ont pu voir et admirer la technique moderne dont dispose, aujourd’hui, l’Armée tchèque qui est intégrée à l’OTAN.

Ce qui fut assez impressionnant est, qu’à part les musiques militaires, on n’a presque pas entendu le bruit des véhicules militaires, blindés ou autres qui roulaient sur l’avenue. Même le cliquetis caractéristique des chenilles des tanks T 72 modernisé était absent !

C’étaient bien les tanks que vous venez d’entendre, mais pas de bruit de chenilles, car pour ne pas endommager la chaussée, elles avaient reçu des protections en caoutchouc ! Pendant une heure, un peu toutes les sortes des unités de l’armée professionnelle tchèque ont défilé sur l’avenue Evropská. Pour la première fois, les forces de la police et les pompiers se sont présentés à la foule et, à l’issue du défilé, le président de la République, Václav Klaus, s’en est déclaré satisfait en insistant aussi sur le fait que le 90e anniversaire de la naissance de l’Etat tchécoslovaque indépendant méritait bien une telle cérémonie :

Václav Klaus,  photo: CTK
« Je suis persuadé que nous devrions célébrer certaines choses, que nous ne devrions pas adopter une position cynique à leur égard. Je suis certain que le souvenir de la naissance de l’Etat des Tchèques et des Slovaques, souverain et indépendant, qui représentait un changement historique et révolutionnaire, et dont découle notre histoire actuelle, le mérite et qu’il doit être apprécié aussi par la génération contemporaine. Elle ne doit pas penser que cela ne la concerne pas, que c’est la préhistoire, car cela a eu lieu il n’y a pas si longtemps que cela. »

Václav Klaus et Jiří Zenáhlík,  photo: CTK
Dans la soirée, le président de la République, Václav Klaus, a décerné les plus hautes distinctions de la République tchèque. Parmi d’autres personnalités, il y avait beaucoup de soldats, comme le colonel Jiří Zenahlík qui a participé au Débarquement de 1944 en Normandie, ou plusieurs membres du contingent de l’Armée tchèque qui ont participé aux opérations des forces internationales en Afghanistan. Dans le domaine artistique, la célèbre cantatrice Gabriela Benňačková s’est vue distinguée de la Médaille du Mérite et parmi les sportifs, citons, par exemple, la star du football Antonin Panenka.

Dans son allocution, lors de la remise de ces distinctions, à la Salle espagnole du Château de Prague, le président de la République a rappelé que les Tchèques ne représentaient pas une grande nation, mais qu’elle n’était pas si petite non plus. Elle devrait donc aussi appréciée ses relations avec ses alliés. Il a aussi rappelé les événements qui ont marqué l’histoire de la nation tchèque, en des années se terminant par le chiffre huit et, symbole encore, il a solennellement remis 28 distinctions.

Photos: Martina Stejskalová, Barbora Kmentová