La Tchéquie à la Convention de l'Union européenne

Début de la Convention sur l'avenir de l'Union européenne. Trois personnalités représentent la République tchèque. Détails par Alain Slivinsky.

C'est le début d'une étape historique de l'Union européenne, à la veille de son élargissement. A Bruxelles vient de commencer la Convention de l'Union européenne, un forum qui devrait définir l'orientation future de l'Union. On remarque une certaine nervosité, chez les pays membres et les pays candidats. En effet, il est clair que l'Union a besoin d'un remaniement et d'une restructuration, si elle veut conserver sa raison d'être et son caractère fonctionnel, quand elle aura 25, éventuellement encore plus de membres. Il est clair, aussi, qu'un grand nombre de questions à traiter est conflictuel, que l'unité d'opinion est absente. Le Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, déclarait, cette semaine encore : « L'objectif de la Convention est de rendre l'Union européenne irréversible. Avant, je pensais que cela serait assuré par une union économique et monétaire. Je dois avouer, aujourd'hui, que ce n'est plus la vérité ». C'est aussi l'avis de la majorité des participants à la Convention : ils sont pour la fédération, comme son président, Valéry Giscard d'Estaing, ancien chef de l'Etat français, ou ses deux seconds, l'ancien Premier ministre belge, Jean-Luc Dehaen, et son collègue italien, Giuliani Amato. Comment devrait se présenter l'Union européenne à l'avenir ? Plus claire et transparente, plus démocratique. La création d'Etats-Unis d'Europe ? Un voeu formulé, à demi-mots, par l'ancien Président français, Giscard d'Estaing, comparant la Convention de Bruxelles à celle de Philadelphie, en 1787, qui a donné naissance aux Etats-Unis d'Amérique. Un v'u difficilement réalisable, vu la diversité des opinions des Etats participants. Et la Tchéquie, pays candidat à l'Union européenne ? Elle est représentée par l'actuel ministre des Affaires étrangères, Jan Kavan, l'ancien chef de la diplomatie, Josef Zieleniec, et un éventuel futur chef des Affaires étra ngères, Jan Zahradil. Les deux premiers seraient, plutôt, pour une fédération européenne, le dernier résolument contre. La Tchéquie a délégué, comme tous les autres pays, trois représentants d'orientation politique diverse, à la Convention, mais les pays membres de l'Union ont aussi leurs représentants à la présidence de ce forum. Les pays candidats ne disposent pas, non plus, du droit de veto, en cas d'opinion différente de la majorité. Cela ne plaît pas aux pays candidats et des changements pourraient être adoptés. Quels sont les résultats attendus, en dehors des objectifs déjà cités ? L'adoption éventuelle d'un nouveau document fondamental de l'Union européenne, qui devrait inclure, aussi, une Charte des droits fondamentaux de l'homme.